Publicité
L'article provient de TVA Sports
Sports

La Boisson préférée des Français, polémique autour d’un geste de frustration et des estrades vides pour les femmes: ce Roland-Garros entre moments d’émotions et controverses

Photo AFP
Partager
Photo portrait de Jessica Lapinski

Jessica Lapinski

2025-06-06T17:18:06Z
Partager

Un hommage touchant à Rafael Nadal, la retraite du Français Richard Gasquet, la performance d’anthologie de Loïs Boisson, l’élimination d’Iga Swiatek, la triple tenante du titre, et quelques polémiques: non, ce Roland-Garros qui s’achève ne passera pas à l’Histoire, mais il a tout de même connu ses moments forts et ses controverses. Bref, ces instants qui font des tournois du Grand Chelem les plus courus de la planète. En voici certains.

• À lire aussi: Tennis | Roland-Garros: c’est elle, Loïs, la nouvelle Boisson favorite de la France

• À lire aussi: Roland-Garros: face à l’une des favorites, la jeune Victoria Mboko livre une belle bataille

Quand Boisson saoule les meilleures au monde

Son parcours était déjà magique, un an après avoir subi une déchirure du ligament croisé antérieur au genou gauche, à l’aube de son tournoi préféré. Mais la quinzaine parisienne exceptionnelle de la Française Loïs Boisson a pris une tournure historique en deuxième semaine. La 361e joueuse mondiale a battu coup sur coup deux des meilleures raquettes de la planète pour atteindre le carré d’as, ne baissant pavillon que devant la deuxième tête de série, l’Américaine Coco Gauff.

Boisson, 22 ans et invitée des organisateurs, a fait vibrer les Bleus en s’offrant l’Américaine Jessica Pegula, troisième tête de série, en ronde des 16, puis la Russe Mirra Andreeva, sixième, en quarts.

Publicité

Il fallait voir le visage barbouillé de terre de la Française lors de la poignée de main pour saisir l’ampleur de cette seconde victoire. Une fois la balle de match jouée, Boisson s’est laissée tomber sur l’ocre. Sa vie avait déjà changé en quelques jours, mais Boisson venait d’entrer dans un nouvel univers. Elle sera 65e mondiale la semaine prochaine et empochera une bourse de plus de 1 M$.

Photo AFP
Photo AFP

Le plaidoyer de la meilleure au monde pour le tennis féminin

L’affiche était alléchante, mais les Parisiens étaient trop occupés à prendre le déjeuner pour s’y intéresser. Ainsi, c’est devant des gradins presque vides que la meilleure raquette au monde, la Bélarussienne Aryna Sabalenka, a foulé le central Philippe-Chatrier sur le coup de 11h, mardi, pour affronter la médaillée olympique et huitième tête de série, la Chinoise Qinwen Zheng.

Elles l’étaient presque tout autant quand Sabalenka a obtenu son billet pour les demi-finales, au terme de deux manches aussi relevées que serrées. Devant les journalistes, la numéro 1 mondiale, bien au courant des habitudes des Français, a évoqué que son rang devrait lui permettre de jouer devant des tribunes mieux garnies, c’est-à-dire plus tard en journée.

Photo AFP
Photo AFP

Mais la championne a poussé sa réflexion plus loin. La night session de Roland-Garros est née en 2021, et depuis, seuls quatre matchs féminins y ont été présentés. Il n’y en a eu aucun depuis le début de cette édition. Pourtant, Amazon Prime, qui en détient les droits, souhaitait présenter l’affiche entre la Française Loïs Boisson et l’Américaine Jessica Pegula.

Publicité

La directrice du tournoi, Amélie Mauresmo, se défend d’avoir un parti pris pour le tennis masculin. On comprend son dilemme: les matchs des hommes sont disputés au meilleur de cinq manches. Les billets sont vendus à fort prix – entre 125 et 280$ –, et une seule rencontre est à l’horaire, alors il est légitime que les spectateurs aient droit au plus long spectacle possible.

Même si certaines rencontres masculines s’avèrent finalement soporifiques. Parlez-en à ceux qui ont acheté des billets pour assister au duel entre l’Espagnol Carlos Alcaraz et l’Américain Tommy Paul, qui s’est conclu en... 1 heure 34, en faveur du troisième favori.

Le coup de pied de la discorde

Il était frustré, l’Italien Lorenzo Musetti, et c’est la balle qui a écopé. La balle, ainsi que la pauvre juge de lignes qui se trouvait tout près. Cette dernière a reçu en pleine poitrine l’offrande de la huitième tête de série mardi, lors de son quart de finale contre l’Américain Frances Tiafoe. 

Musetti s’en est sorti avec un avertissement de la part de l’arbitre. Ce qui a fait sourciller son rival, puisque des gestes semblables ont fait les frais de sanctions beaucoup plus sévères par le passé.

On n’a qu’à penser à Novak Djokovic, qui, en pleine ronde des 16 du US Open il y a cinq ans, avait été disqualifié après avoir atteint une juge de lignes au cou dans un geste certes accidentel, mais de frustration, encore une fois.

La différence, c’est que l’officielle touchée par le Serbe s’était alors laissée tomber sur le sol, contrairement à celle qui a reçu la balle de Musetti. Dans les coulisses, on se questionne. L’Italien aurait-il dû subir le même sort que Djokovic, qui avait du même coup perdu tous ses points et sa lucrative bourse?

«Un peu en burnout»

Tant au sein de l’ATP que de la WTA, les calendriers sont trop chargés, ont plaidé des joueurs à répétition au cours des dernières années. Une nouvelle voix s’est élevée en ce sens dans les derniers jours: celle de l’Australien Alex de Minaur, neuvième tête de série à Paris, qui a perdu contre le surprenant Kazakh Alexander Bublik un match dans lequel il menait pourtant deux manches à zéro.

«Je suis fatigué mentalement, un peu en burnout, a déclaré le neuvième joueur mondial au terme de sa défaite au deuxième tour. Il y a beaucoup de tennis.»

Photo AFP
Photo AFP

De Minaur estime que les carrières deviendront de plus en plus courtes si le calendrier, qui s’étend de janvier à novembre, ne raccourcit pas. «Les joueurs vont s’épuiser mentalement. C’est trop», a-t-il regretté.

Publicité
Publicité