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L'article provient de TVA Sports
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La blessure de Carey Price en cachait une autre

Le Dr David Mulder a partagé quelques détails fort intéressants sur sa carrière de 60 ans avec le Canadien de Montréal
Le Dr David Mulder a partagé quelques détails fort intéressants sur sa carrière de 60 ans avec le Canadien de Montréal Photo Agence QMI, JOEL LEMAY
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Photo portrait de Dave Lévesque

Dave Lévesque

2023-11-09T23:40:22Z
2023-11-10T02:26:38Z
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En 60 ans de carrière avec les Canadiens, le Dr David Mulder en a vu passer des joueurs et des blessures, mais il a levé le voile, jeudi, sur l’une des plus mystérieuses du lot. 

En marge d’une soirée de gala au Centre Bell qui l’honorait en même temps que l’équipe qui a remporté la coupe Stanley en 1993, le Dr Mulder a révélé un détail important sur la blessure au genou qui a forcé Carey Price à prendre sa retraite.

«C’était très frustrant pour nous et doublement pour lui, a-t-il commencé en conférence de presse. On a réalisé qu’il avait deux blessures», a-t-il expliqué en ajoutant que c’est lors d’une opération pour corriger la première que la seconde a été découverte.

«Il était blessé au ménisque alors nous l’avons envoyé à New York pour une opération et pendant celle-ci, le chirurgien a constaté que le fémur avait perdu tout son cartilage. C’était une surprise et c’est ce qui a mis fin à sa carrière.»

Ça devrait mettre un terme aux supputations puisque remettre en question le travail du personnel médical de l’équipe est presque devenu un sport en soi.

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«Tout le monde en sait toujours plus que nous», a blagué le Dr Mulder.

Non aux bagarres

Le Dr Mulder a pris sa retraite il y a quelques mois. Au fil de sa carrière, il a pu voir toutes les avancées médicales qui permettent aujourd’hui de poser de meilleurs diagnostics en plus de le faire plus rapidement.

Il a aussi été très ferme sur ce qu’il pense des bagarres parce que celles-ci consistent essentiellement à tenter d’infliger une commotion cérébrale à son adversaire.

«J’aimerais que l’on enlève les bagarres du jeu, ça serait une étape significative. Ce n’est pas une opinion populaire», dit-il en trouvant écho auprès de Guy Carbonneau.

«C’est sûr que tu ne peux pas les enrayer, mais si tu te bats, tu es en dehors du match et après quelques bagarres, tu es suspendu pour plus de matchs. Je ne dirais pas que l’intimidation est disparue parce que ça fait encore partie du jeu, mais je n’en vois pas plus la nécessité.»

Le Dr Mulder estime par ailleurs que les commotions cérébrales sont beaucoup mieux encadrées aujourd’hui qu’elles ne l’étaient à ses débuts.

«L’équipement est nettement mieux adapté. Je crois que nous avons progressé et on teste beaucoup plus les joueurs qui reçoivent des coups à la tête et les moyens de les tester sont meilleurs.»

Moment d’émotion

Quand on demande au médecin quelle journée a été la plus belle pour lui, il répond sans hésitation.

«La journée la plus satisfaisante est celle où Saku Koivu est revenu après avoir traversé la chimiothérapie à la suite de son lymphome. Il est venu me dire merci et m’a exprimé sa reconnaissance.»

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Il a par contre vécu une soirée difficile quand Trent McCleary a eu le larynx fracturé par un lancer frappé en 2000.

«Depuis ce moment, le médecin est assis près du banc des joueurs et c’est comme ça partout dans la ligue», explique-t-il.

Patrice Brisebois était là ce soir-là et il n’en garde pas un bon souvenir.

«Ce match-là, c’était terrifiant, affirme l’ancien défenseur. On connaît les risques du métier : les lancers, une mise en échec par derrière, tu peux te faire casser le cou. Plein de choses peuvent arriver. Si l’équipe médicale n’avait pas été là, qu’elle n’avait pas fait les bonnes choses, Trent McCleary ne serait plus là.»

Mal encadré

On ne pouvait parler à l’ancien médecin du Canadien sans revenir sur le triste événement qui a coûté la vie à Adam Johnson il y a près de deux semaines. Celui-ci a été atteint au cou par le patin de son adversaire, Matt Petgrave.

«J’ai vu la vidéo. C’était plus un coup de pied qu’une coupure, c’est différent de ce qui s’est produit dans le cas de Clint Malarchuk par exemple [qui avait été coupé à la gorge par un patin en 1989, NDLR].»

Il ne croit pas qu’une telle tragédie pourrait se produire dans la Ligue nationale parce que les matchs sont mieux encadrés.

«Là-bas, il n’y avait pas de soigneur ou de docteur, il a probablement saigné à mort sur la glace alors que dans la LNH, il y a des médecins. Quand Trent McCleary s’est blessé, on était dans la salle d’opération en 17 minutes.

«Le hockey est associé au plaisir à tous les niveaux, ça ne devrait pas être associé à la mort.»

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