La bataille des baisses d’impôts au fédéral devrait inspirer Québec
La crise des services publics au Québec menace la légitimité de nos impôts élevés


Emmanuelle Latraverse
Le Canada est fauché. On nous promet des baisses d’impôts!
Remercions le grand recentrage du PLC.
Mark Carney promet une baisse d’impôts de 1%, Pierre Poilievre plus du double. L’un impose une ponction de 6 G$ par an, l’autre près de 14 G$.
Le déficit monstre ne semble pas trop les déranger. Imaginez si Eric Girard avait la même audace.
Comment
Mark Carney et Pierre Poilievre maîtrisent l’art de ne pas trop expliquer comment ils comptent financer leurs grands cadeaux aux contribuables.
Le chef conservateur nous ressert son grand ménage de la bureaucratie, la fin du gaspillage et des consultants. On présume qu’il coupera quelque part, on ne sait pas trop où.
Pas question pour le chef libéral d’expliquer s’il compte toucher aux transferts aux provinces, au programme des garderies ou à l’assurance dentaire. Il faut plutôt «changer la manière de gouverner... mettre l’accent sur les résultats... intégrer la technologie».
Trop beau pour être vrai? Leurs cadres financiers respectifs le diront...
• Sur le même sujet, regardez ce podcast vidéo tiré de l'émission de Richard Martineau, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Humeur
Ce que les deux ont compris, c’est que les électeurs sont en colère. Ils en ont marre de payer pour un État qui peine même à se faire respecter.
Leurs baisses d’impôts se veulent un antidote contre les excès d’un populisme qui veut saccager l’État à la manière d’Elon Musk.
Ce risque, il plane tout autant sur le Québec.
Les Québécois paient en moyenne deux fois plus d’impôt provincial que les Ontariens. Ça se défendait quand on se vantait d’avoir les meilleurs services au pays.
Mais ce n’est plus le cas.
De la même façon que libéraux et conservateurs nous proposent de repenser l’État au fédéral, il est temps de faire de même à Québec.