La 11e étape du Tour d'Espagne freinée avec la présence massive de manifestants propalestiniens à Bilbao


Jean-François Racine
La colère monte d’un cran au 80e Tour d’Espagne alors que la 11e étape a été freinée en raison de la présence massive de manifestants propalestiniens à Bilbao.
Sur le plan sportif, la course interrompue à trois kilomètres de l’arrivée n’a pas été reprise et aucun vainqueur d’étape n’a été couronné.
Plusieurs cyclistes avaient des craintes pour ce passage au Pays basque, spécialement après d’autres incidents survenus depuis le début de l’épreuve le 23 août dernier.
Cette fois, des manifestants pro-Palestine ont voulu forcer des barrières dans la dernière ligne droite du tracé.
Arrivée perturbée
Dès lors, le temps pour le classement général a été figé et la victoire d’étape n’a pas été disputée. Le Danois Jonas Vingegaard conserve le maillot de meneur.
Des manifestants protestent notamment contre la présence de l'équipe Israel-Premier Tech (IPT), une formation professionnelle canado-israélienne.
«On respecte le droit des gens de manifester, mais ce n’est pas idéal pour nous», a expliqué lundi le Québécois Pier-André Côté, qui participe à la Vuelta avec IPT.
L'équipe a publié une réaction plus tard dans la journée. « Le comportement des manifestants à Bilbao aujourd'hui était non seulement dangereux, mais aussi contre-productif pour leur cause et a privé les fans basques de cyclisme, qui comptent parmi les meilleurs au monde, de l'arrivée d'étape qu'ils méritaient. »
Les cyclistes Michael Woods et Hugo Houle, membres de la même équipe, mais absents de l’épreuve, ont répété la même chose dans les derniers jours. Selon eux, une ligne a été franchie avec un impact sur les résultats sportifs.
Mardi, l’Italien Simone Petilli, membre d’une autre formation, a chuté alors que des manifestants propalestiniens ont fait irruption au milieu de la route.
Des manifestants propalestiniens ont aussi bloqué les coureurs de l'équipe Israel-Premier Tech, lors du contre-la-montre par équipes à la 5e étape en Catalogne.
La sécurité
«Nous respectons le droit de manifester, mais c’était trop dangereux pour les coureurs. J’espère que ça ne sera plus le cas dans les prochaines courses», a ajouté Woods mercredi matin, avant de savoir qu’un autre incident allait se produire moins de deux heures plus tard.
Même si les manifestations de ce genre sont présentes depuis longtemps, leur ampleur n’est plus la même sur ce Tour d’Espagne, où la cause palestinienne soulève les militants dans le pays.
Des cyclistes ont d’ailleurs commencé à évoquer des risques pour leur sécurité.
Jeudi, la 12e étape longue de 144,9 km est prévue entre Laredo et Los Corrales de Buelna.