L'OMS appelle à la protection de deux des derniers hôpitaux de Gaza

AFP
L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a lancé un appel aux autorités israéliennes pour «la protection urgente» de l'hôpital al-Nasser et de l'hôpital Al-Amal dans la bande de Gaza, dans un message sur le réseau social X.
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Al-Nasser et Al-Amal «sont les deux derniers hôpitaux publics encore en activité à Khan Younès (sud du territoire palestinien, NDLR), où vit actuellement la majeure partie de la population. Sans eux, elle perdra l'accès aux services de santé essentiels», met en garde l'OMS.
L'OMS, qui «alerte sur l'effondrement du système de santé de la bande de Gaza», souligne qu'al-Nasser, le plus important hôpital de référence encore en activité à Gaza, et l'hôpital Al-Amal, risquent de devenir inopérants».
WHO calls for urgent protection of Nasser Medical Complex and Al-Amal Hospital in the Gaza Strip
— World Health Organization (WHO) (@WHO) June 5, 2025
WHO warns that the #Gaza Strip’s health system is collapsing, with Nasser Medical Complex, the most important referral hospital left in Gaza, and Al-Amal Hospital at risk of becoming… pic.twitter.com/Rd3ZjASuBp
Et l'organisation onusienne souligne qu'il n'y a déjà plus aucun hôpital opérationnel dans le nord de Gaza.
Selon l'OMS, les deux centres de soins n'ont pas reçu l'ordre d'évacuer, mais ils se trouvent «à l'intérieur ou juste à l'extérieur de la zone d'évacuation annoncée le 2 juin» par les autorités israéliennes.
Celles-ci ont informé le ministère de la Santé de Gaza «que les voies d'accès menant aux deux hôpitaux seront bloquées» et par conséquent il sera «difficile ou impossible» au personnel soignant et aux nouveaux malades d'y accéder.
«Si la situation se détériore davantage, les deux hôpitaux risquent fortement de devenir inopérants, en raison des restrictions de mouvement, de l'insécurité et de l'incapacité de l'OMS et de ses partenaires à réapprovisionner ou à transférer les patients», souligne encore le message.
Selon l'OMS, Nasser et Al Amal fonctionnent au-delà de leurs capacités, alors que les blessés continuent d'affluer et qu'il «y a «une grave pénurie» de médicaments et de fournitures médicales après 2 mois d'un blocus total, qui n'a été que très partiellement levé par les autorités israéliennes qui ne laissent rentrer que très peu d'aide humanitaire au regard des besoins.
«La fermeture des hôpitaux aurait des conséquences désastreuses pour les patients nécessitant des soins chirurgicaux, des soins intensifs, des services de transfusion sanguine, des soins contre le cancer et des dialyses», souligne l'OMS.
Et, selon l'organisation onusienne, la fermeture entraînerait une perte de 490 lits, portant le nombre total de lits pour l'ensemble du territoire «à moins de 1 400 (soit 40% de moins qu'avant le début du conflit), pour l'ensemble de la population de 2 millions d'habitants».
Après bientôt 20 mois d'une guerre dévastatrice, déclenchée par l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, le petit territoire palestinien connaît l'une des plus graves crises humanitaires au monde, avec une population épuisée par les bombardements, les déplacements forcés et le manque de nourriture.