Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

L’Iran menace les États-Unis de «lourdes conséquences»

Partager

AFP

2025-06-22T23:27:14Z
2025-06-23T09:46:40Z
Partager

L’Iran a menacé lundi les États-Unis de «lourdes conséquences» après leurs frappes sans précédent contre les sites nucléaires iraniens et prévenu d’une possible «extension de la guerre» au Moyen-Orient.

• À lire aussi: Frappes américaines en Iran: «Le président a décidé de tracer sa ligne», selon Stéphan Bureau

• À lire aussi: Après les frappes américaines en Iran, des alertes de missiles en Israël

• À lire aussi: Iran: les démocrates fustigent une décision «unilatérale» de Trump

Au 11e jour de la guerre entre Israël et l’Iran, l’armée israélienne a annoncé avoir mené de nouvelles frappes contre des sites d’infrastructures militaires à Kermanshah, dans l’ouest de l’Iran. En Israël, des sirènes d’alerte ont retenti à l’approche de missiles iraniens et des explosions ont été entendues à Jérusalem par des journalistes de l’AFP.

En plein conflit déclenché le 13 juin par une attaque israélienne inédite contre son ennemi juré iranien, le président américain Donald Trump a envoyé ses bombardiers frapper dimanche en Iran le site souterrain d’enrichissement d’uranium à Fordo, au sud de Téhéran, et les installations nucléaires à Ispahan et Natanz (centre).

Le Pentagone affirme avoir «dévasté le programme nucléaire iranien», mais le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, qui a annoncé une «réunion d’urgence» de l’organisation lundi, a jugé impossible à ce stade d’évaluer l’étendue des dégâts.

Publicité

Après avoir affirmé que les États-Unis et Israël «ont franchi une ligne rouge majeure», le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, doit rencontrer à Moscou le président Vladimir Poutine.

«L’acte hostile (des États-Unis) élargira la portée des cibles légitimes des forces armées de l’Iran et ouvrira la voie à l’extension de la guerre dans la région», a averti un porte-parole des forces armées iraniennes, Ebrahim Zolfaghari.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Alexandre Dubé, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

«Les combattants de l’islam vous infligeront de lourdes conséquences imprévisibles avec des opérations (militaires) puissantes et ciblées», a-t-il ajouté dans une vidéo diffusée par la télévision d’État.

La veille, Akbar Velayati, un conseiller du guide suprême d’Iran Ali Khamenei, a affirmé que les États-Unis «n’avaient plus leur place» au Moyen-Orient, et menacé de s’en prendre aux bases militaires américaines au Moyen-Orient.

Le même jour, le secrétaire d’État Marco Rubio a appelé la Chine à contribuer à dissuader l’Iran de fermer le détroit d’Ormuz, par lequel passe un cinquième de la production mondiale de pétrole. Selon les analystes, l’Iran pourrait choisir de riposter à l’attaque de Washington en fermant ce détroit.

Publicité

«Changera l’Histoire»

Affirmant que l’Iran était sur le point de se doter de la bombe atomique, Israël a frappé depuis le 13 juin des centaines de sites militaires et nucléaires en Iran, et tué les plus hauts gradés du pays et des scientifiques du nucléaire.

L’Iran, qui riposte avec des tirs de missiles et de drones vers Israël, dément vouloir fabriquer l’arme atomique mais défend son droit à développer un programme nucléaire civil.

Côté iranien, la guerre a fait plus de 400 morts et 3056 blessés, en majorité des civils, selon un bilan officiel. Les tirs iraniens sur Israël ont fait 24 morts, d’après les autorités israéliennes.

Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, qui a demandé de l’aide dans sa guerre contre l’Iran, a remercié M. Trump, son allié. «Votre décision audacieuse (...) changera l’Histoire.»

Évaluer les dégâts

«Des dommages monumentaux ont été causés à tous les sites nucléaires en Iran, comme le montrent les images satellite. Destruction totale est l’expression qui convient», a affirmé dimanche Donald Trump sur les réseaux sociaux.

Cependant, des responsables israélien et américain ont dit qu’ils cherchaient à évaluer les dégâts sur les sites nucléaires, alors que des experts estiment que le matériel nucléaire avait été déplacé avant l’attaque.

Publicité

Ali Shamkhani, un autre conseiller du guide suprême iranien, a cependant affirmé sur X que l’Iran possédait toujours des stocks d’uranium enrichi.

L’Iran a enrichi de l’uranium au niveau élevé de 60%, selon l’AIEA, niveau proche du seuil de 90% requis pour la fabrication d’une bombe atomique. Mais l’agence onusienne dit n’avoir décelé jusque-là aucun indice sur l’existence d’un “programme systématique” iranien de production d’une arme nucléaire.

À Fordo, une usine d’enrichissement d’uranium enfouie sous une montagne au sud de Téhéran, le sol semble avoir été affecté par les frappes et la couleur de la montagne a changé par rapport au 19 juin, selon une analyse d’images satellites de l’AFP à partir des données de la société américaine Planet Labs PBC.

«Changement de régime»?

M. Trump a aussi semblé plaider pour un changement de régime à Téhéran, alors même que de hauts responsables de son administration ont affirmé que ce n’était pas l’objectif de l’intervention américaine. «Si le régime iranien actuel est incapable de RENDRE À L’IRAN SA GRANDEUR, pourquoi n’y aurait-il pas un changement de régime???»

Après les frappes américaines, M. Trump appelé Téhéran à «faire la paix», sinon «les attaques seront bien plus importantes». Et il a aussi mis en garde l’Iran contre toute riposte à l’attaque américaine.

Face aux craintes de représailles, les États-Unis ont appelé leurs ressortissants dans le monde à une «vigilance accrue».

Avant la guerre, Téhéran et Washington menaient depuis avril des pourparlers via la médiation d’Oman pour un accord sur le nucléaire.

L’attaque américaine a été menée à l’aide de sept bombardiers furtifs B-2. Pour la première fois, Washington a eu recours à de puissantes bombes anti-bunker GBU-57, capable de s’enfoncer à des dizaines de mètres de profondeur avant d’exploser.

Israël, qui maintient l’ambiguïté sur sa propre possession de l’arme atomique, détient 90 ogives nucléaires, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri).

Publicité
Publicité