L’intelligence artificielle au service de l’achat local: une application aide le consommateur à choisir les produits d’ici

Deux entrepreneurs de Québec ont créé une application qui, grâce à l’intelligence artificielle, permet aux consommateurs qui veulent favoriser l’achat local de connaître la provenance d’un article avant de le mettre dans leur panier.

Disponible depuis lundi, Canly a été développée par Marc-Antoine Dion et son père, Miguel Dion, propriétaires de Nurova, une firme de service-conseil en intelligence artificielle.

Elle s’ajoute à l’offre croissante d’applications et de sites du même genre créés dans le contexte de la guerre commerciale avec les États-Unis. Une application similaire, ShopCanadian, vient aussi d’être lancée.

Développée en 72 heures à peine, l’application Canly donne de l’information sur plus de 50 000 produits d’environ 2500 marques. Elle a été conçue à partir d’une base de données de plus de 3,6 millions de produits.

La procédure est simple. Après avoir téléchargé l’application, il ne reste plus qu’à scanner le code-barre du produit pour obtenir les informations sur la compagnie mère et le pays du siège social.

L’objectif est bien évidemment de venir en aide aux consommateurs et aux entreprises d’ici.

«C’est pour permettre aux gens de prendre de meilleures décisions sur les produits qu’ils consomment, pour ultimement prioriser des produits d’ici», fait valoir Marc-Antoine Dion.

Avec l’application, la première étape est de savoir qui est derrière le produit scanné.

«La majorité du temps, ce sont des compagnies américaines, poursuit-il. Le nerf de la guerre en ce moment, c’est d’aller chercher le plus de produits locaux possible.»

Développer la fibre patriotique

Alors qu’il y a encore beaucoup de confusion sur la provenance des produits, sur le lieu de fabrication et sur qui fait les profits, l’entrepreneur souhaite bonifier au maximum la disponibilité des informations des produits locaux sur l’application.

Si un produit d’ici est scanné et que les informations ne sont pas encore disponibles, l’équipe de Canly s’assurera de l’ajouter rapidement.

«Le but est d’offrir des informations de meilleure qualité», souligne M. Dion.

Pour l’heure, Canly donne les détails à savoir si le produit scanné est canadien ou américain. Mais le travail n’est pas terminé, puisque la volonté est de bonifier l’offre d’information, comme l’impact social ou économique de l’entreprise derrière le produit consulté.

«À Lévis, il y a une usine FritoLay. Ils font des croustilles et ils embauchent entre 500 et 600 employés. Ils achètent 100% de leurs patates à l’île d’Orléans. Donc, oui, FritoLay est une propriété de Pepsico, qui est basée aux États-Unis. Mais veut-on vraiment boycotter une entreprise qui fait vivre des Québécois et qui supporte des entreprises québécoises ou canadiennes?», observe M. Dion.

Nurova souhaite également promouvoir les produits d’ici en donnant des solutions de rechange locales aux produits américains qui seront scannés.

L’entrepreneur caresse aussi le projet de promouvoir l’achat local, tout en permettant aux consommateurs de faire des économies. Il est déjà en discussion avec plusieurs entreprises et nos différents paliers de gouvernement pour trouver une manière d’encourager les gens à acheter des produits d’ici.

Le désir de l’entrepreneur est de développer, chez les Canadiens, leur fibre patriotique, déjà bien présente chez les Américains.