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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

L'inquiétude grandit dans le grand hôpital occupé par Israël dans la bande de Gaza

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Agence France Presse

2024-02-17T07:51:45Z
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L’inquiétude grandit samedi chez les malades coincés dans l’hôpital Nasser de Khan Younès, à Gaza, pris d’assaut par l’armée israélienne dont les bombardements incessants sur le territoire palestinien ont fait des dizaines de morts dans la nuit, selon le ministère de la Santé du Hamas. 

Six malades, parmi lesquels un enfant, sont morts depuis vendredi à cause de ruptures de courant qui ont provoqué l’arrêt de la distribution d’oxygène après l’assaut des troupes israéliennes contre l’hôpital Nasser, selon un nouveau bilan (samedi) du ministère de la Santé du mouvement islamiste palestinien au pouvoir à Gaza.

«Les nouveau-nés risquent de mourir dans les prochaines heures», a ajouté le ministère qui a fait état d’une centaine de personnes tuées dans la nuit par les bombardements israéliens dans la bande de Gaza.

Selon lui, cinq médecins responsables de 120 patients se trouvent encore dans un bâtiment de l’hôpital Nasser sans électricité ni eau, nourriture et oxygène.

Les forces israéliennes «détiennent toujours de nombreux membres du personnel médical, des patients et des personnes déplacées dans le bâtiment de la maternité, et les soumettent à des interrogatoires dans des conditions inhumaines», a-t-il ajouté.

Vendredi soir, l’armée israélienne a indiqué dans son compte Telegram avoir découvert des obus de mortier, des grenades et d’autres armes appartenant au Hamas, et capturé «des dizaines» de suspects dans l’hôpital, dont «plus de 20 terroristes ayant participé au massacre du 7 octobre».

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Ce jour-là, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza avaient tué plus de 1 160 personnes en Israël, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.

Israël a juré d’anéantir en représailles le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, qu’il considère comme une organisation terroriste de même que les États-Unis et l’Union européenne. L’offensive israélienne à Gaza a fait 28 775 morts, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Selon Israël, 130 otages sont encore détenus à Gaza, dont 30 seraient morts, sur environ 250 personnes enlevées sur son territoire le 7 octobre.

Situation intenable

L’armée israélienne a indiqué vendredi que ses troupes avaient trouvé dans l’hôpital Nasser des médicaments avec les noms d’otages écrits dessus.

Elle a par ailleurs dit avoir réparé le générateur de l’hôpital, qu’elle dément avoir visé, et en avoir installé un deuxième de secours.

Mais des médecins ont décrit une situation intenable dans cet hôpital, situé dans une ville transformée en champ de ruines et cerné par les combats, et où s’étaient réfugiés des milliers de déplacés.

Médecins Sans Frontières a annoncé que ses employés avaient «dû fuir, laissant les malades derrière eux».

«La situation était chaotique, catastrophique», a déclaré à l’AFP Christopher Lockyear, secrétaire général de MSF.

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’hôpital Nasser, l’un des onze qui restent ouverts sur les 36 que comptait la bande de Gaza avant la guerre, est désormais «à peine fonctionnel».

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«Plus de dégradations à l’hôpital, c’est plus de vies perdues», a déclaré le porte-parole de l’OMS, Tarik Jasarevic, lors d’un point de presse vendredi à Genève, en exigeant l’accès urgent de l’OMS au complexe hospitalier.

Pendant ce temps, la communauté internationale multiplie ses appels pour dissuader Israël de lancer une offensive dans la ville surpeuplée de Rafah, où sont piégés près d’un million et demi de civils contre la frontière fermée avec l’Égypte.

L’Union européenne, qui s’est déclarée vendredi «très préoccupée» par cette perspective, a exhorté Israël à «ne pas entreprendre d’action militaire à Rafah qui aggraverait une situation humanitaire déjà catastrophique».

Des témoins ont rapporté samedi des explosions dans le centre et à l’est de Rafah où au moins deux maisons ont été visées par des frappes aériennes, selon les mêmes sources.

Camp géant en Égypte

Le président américain, Joe Biden, a pour sa part plaidé pour «un cessez-le-feu temporaire» dans la bande de Gaza. «J’espère qu’en attendant, les Israéliens ne procéderont pas à une invasion terrestre massive», a-t-il ajouté.

Selon le Wall Street Journal, citant des responsables égyptiens, l’Égypte construit une zone sécurisée entourée d’un mur dans la péninsule du Sinaï, afin d’y accueillir des Palestiniens de Gaza.

Ce camp fait partie des «plans d’urgence» pour l’accueil de ces réfugiés en cas d’assaut israélien sur Rafah et pourrait abriter «plus de 100 000 personnes», selon le quotidien américain.

Les dirigeants palestiniens, l’ONU et de nombreux pays se sont alarmés des conséquences catastrophiques pour la population d’une telle offensive et dénoncent la création d’une nouvelle génération de réfugiés sans perspective de retour.

Mais le chef de la diplomatie israélienne a réitéré la détermination de son pays à traquer le Hamas. «Si [le chef du Hamas à Gaza, Yahya] Sinouar et les meurtriers du Hamas pensent qu’ils peuvent trouver refuge à Rafah, cela n’arrivera pas», a-t-il assuré: «Nous offrirons aux civils des zones de sûreté où ils pourront se rendre et nous nous occuperons du Hamas.»

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