L'influenceuse ayant ironisé sur la mort d'un bébé israélien ne voulait pas provoquer

Agence France Presse
Une femme de 37 ans, poursuivie pour «apologie du terrorisme» après une vidéo en ligne où elle ironisait sur la mort d'un bébé israélien en lien avec l'attaque du Hamas, s'est défendue mercredi devant la justice de toute volonté de provoquer, reconnaissant seulement une «maladresse».
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Dans une vidéo publiée début novembre sur son compte Instagram, Warda A. avait commenté une information rapportée par un secouriste israélien, selon laquelle un bébé avait été placé dans un four par des membres du Hamas lors de l'attaque du 7 octobre sur le sol israélien. Ce récit n'a pas été confirmé par les autorités israéliennes.
«À chaque fois que je tombe sur l'histoire du bébé qui a été mis dans le four, je me pose la question s'ils ont mis du sel, du poivre (...), du thym ? S'ils l'ont fait revenir à quoi ?», avait lancé la jeune femme dans sa vidéo.
Des propos qui lui ont valu de comparaître mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris pour «apologie d'un acte de terrorisme», dans une ambiance parfois tendue, en présence d'un large public et face à de nombreuses parties civiles, dont la Licra, SOS Racisme et l'Observatoire juif de France.
Réfutant toute intention de «provocation», la trentenaire a expliqué ne pas croire qu'un bébé ait pu être placé dans un four - «Pour moi ça n'existe pas, ça n'est pas possible qu'on puisse faire une atrocité pareille»-, et qu'elle avait seulement voulu dénoncer une «propagande» et une «manipulation des médias».
«Ça a été mal interprété, j'ai été maladroite, mais je n'ai pas eu l'intention de faire du mal à qui que ce soit», a affirmé Mme A., qui a indiqué ne pas se reconnaître dans le terme «influenceuse» utilisé par de nombreux médias à son propos.
Comme la présidente du tribunal lui demandait si elle regrettait ses vidéos, la prévenue a répondu, après une très longue hésitation: «Je regrette plutôt qu'on n'ait pas eu l'intelligence de les voir et de les lire comme je voulais faire passer le message».
La prévenue s'est refusée à qualifier le Hamas de mouvement «terroriste», tout en admettant que l'attaque du 7 octobre l'était.
«Le terrorisme c'est ce qu'on a vécu en France, le Bataclan... c'est tuer les gens sans distinction, pour une idéologie. Je n'ai pas prôné ce genre de chose et je ne le ferai jamais», a affirmé la trentenaire, qui a ensuite refusé de répondre à toutes les questions des parties civiles.
Les réquisitions du parquet étaient attendues dans la soirée.