L'inflation pousse les consommateurs vers l'usagé, même en magasin


Julien McEvoy
Les friperies vivent un nouvel âge d'or au Québec. Signe que l’inflation rattrape tout le monde, plus de la moitié des consommateurs achètent maintenant des articles usagés en magasin.
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C’est ce qui ressort d’un sondage mené en avril par le Conseil québécois du commerce de détail (CQCD) auprès de 1000 Québécois.
Au cours des 12 derniers mois, 56% des Québécois ont acheté des produits de seconde main dans un commerce. Ceux qui le font «souvent» sont 19% et ceux qui le font «parfois», 45%.
Les friperies comme Renaissance ou d’autres sont parmi les détaillants qui en profitent le plus. Un Québécois sur trois a acheté un truc dans ce type de commerce cette année, contre un sur quatre l’an dernier.
«C’est phénoménal, l’augmentation est énorme», se réjouit le patron de la chaîne Renaissance, Éric St-Arnaud.
Ce qui le rend plus heureux encore sont les gens qui entrent chez Renaissance pour la première fois.
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Impossible, dit-il, que tous ces nouveaux clients soient en difficulté financière. Monsieur-et-madame-tout-le-monde découvre les friperies, un objectif important de l’entreprise.
«On est en train de convaincre les non convaincus», constate ce gestionnaire à mission communautaire.
Les Québécois sont 44% à faire zéro achat seconde main en magasin, selon le coup de sonde du CQCD.
Deux gagnants
Les magasins de liquidation sont l’autre grand gagnant du changement d'habitudes. Les Québécois en rafolent, rapportait Le Journal, en avril.
Les consommateurs qui les fréquentent sont passés de 14% à 25% en un an, selon le sondage. Ils sont 82% à le faire pour la simple et bonne raison que les articles de seconde main valent moins cher.
Les Québécois, dont le revenu médian est de 36 400$ après impôt (Stats Can 2021), le font aussi pour la planète (43% — «protéger l’environnement»).
Tous les Québécois qui essaient Renaissance «juste pour voir ce qu’ils peuvent trouver» comprennent vite l'aspect environnemental, assure Éric St-Arnaud.
Un pantalon usagé, «ça fait déjà une différence», illustre l'entrepreneur social.
Le Québécois confiant
Le CQCD sonde régulièrement les Québécois afin d’établir l’indice de confiance des consommateurs.
Le lobby des détaillants note que ce «baromètre» a gagné cinq points en trois mois, de 78,7 en janvier à 84,2 en avril.
Malgré cela, ils sont encore nombreux au Québec à attendre que le ciel leur tombe sur la tête. Sept Québécois sur 10 se disent inquiets face à l’avenir et 43% pensent que la situation économique va se détériorer.
LE SONDAGE EN UN COUP D’ŒIL
62% croient que les prix à la consommation continueront d’augmenter
45% des Québécois savent ce qu’est l’obsolescence programmée
61% des consommateurs ont fait un achat sur internet au cours de l’année qui vient de passer
74%sont intéressés par les articles invendus offerts à 25% de rabais
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