L’inflation continue de faire mal au portefeuille
Le Québec connaît la plus forte croissance des prix au pays


Martin Jolicoeur
L’incertitude à l’égard du commerce international commence à se faire sentir avec une inflation galopante.
L’indice des prix à la consommation a crû de 1,9% le mois dernier au Canada (établi sur une base annuelle), en légère hausse par rapport au mois de mai.
La situation est encore pire au Québec, qui se démarque par une croissance encore plus élevée des prix, soit de 2,2%, la plus forte au pays. De toutes les provinces, seul le Manitoba affichait en juin une inflation comparable à celle du Québec.

Le maintien de la taxe carbone par le gouvernement du Québec – au contraire des autres provinces –, et les hausses de loyer, bien plus élevées ici (6,8%) que dans le reste du pays (4,7%), sont, selon l’économiste en chef de Desjardins, Jimmy Jean, les deux principaux responsables de cette inflation plus élevée dans la province.
À titre de comparaison, l’Ontario a vu son IPC grimper de 1,8% en juin, soit 0,4 point de pourcentage de moins qu’au Québec (2,2%). L’Alberta et la Colombie-Britannique ont connu pour leur part des croissances respectives de 1,7% et 2,1%, tandis que dans les provinces maritimes, l’IPC n’a crû que de 0,8% à 1,6% en juin, selon le territoire.
Le prix des autos a explosé
Selon Statistique Canada, la croissance des prix des biens durables (automobile, meuble, électroménager) s’accélère d’une année à l’autre. L’indice des prix de ce secteur a crû de 2,7% en juin, comparativement à 2% en mai.


C’est particulièrement le cas du prix des automobiles, qui a bondi de 4,1% en moyenne en juin, par rapport au même mois l’année précédente. Le prix des voitures neuves a crû de 5,2% en juin dernier, tandis que celui des voitures d’occasion a augmenté de 1,7%, après avoir pourtant diminué de 0,1% en mai.
L’économiste en chef de Desjardins, Jimmy Jean, est d’avis que l’empressement des consommateurs en juin à changer leur automobile avant que les menaces tarifaires de l’administration Trump ne se fassent sentir pourrait expliquer l’augmentation importante observée dans ce secteur.
Les tarifs de Trump se font sentir
Le prix des meubles s’est aussi enflammé, avec une croissance de 3,3% en juin, alors qu’en mai, elle n’était que de 0,1% par rapport à l’année précédente. Il en va de même du prix des vêtements et des chaussures, en progression de 2% d’une année à l’autre. Pourtant, en mai, ce prix n’était que de 0,5% supérieur à celui ayant cours 12 mois plus tôt.

Statistique Canada soutient que l’incertitude à l’égard du commerce international a exercé une pression à la hausse sur le prix des vêtements et des chaussures en juin. Elle rappelle d’ailleurs que l’industrie a été confrontée à des coûts plus élevés, résultant de nouveaux droits de douane imposés par Washington.
Les légumes moins chers
Enfin, contrairement à ce qu’on pouvait s’attendre, l’augmentation du panier d’épicerie tendrait à ralentir. En juin, le prix des aliments en magasin avait crû de 2,8% en moyenne, alors qu’il avait augmenté de 3,3% en mai.
Tandis que le prix de la viande continue de se maintenir à des sommets, le prix des légumes frais aurait au contraire diminué de 3,1% en juin par rapport au même mois en 2024. Il s’agirait, selon Statistique Canada, du premier recul observé dans les légumes frais depuis octobre 2021.
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