L’incendie mortel qui a fait rage à Saint-Jean-sur-Richelieu fait désormais l’objet d’une enquête criminelle

Marianne Lafleur
Le violent incendie qui a coûté la vie à une femme de 43 ans le week-end dernier à Saint-Jean-sur-Richelieu fait désormais l’objet d’une enquête criminelle par la Sûreté du Québec.
Vers 4h10 dimanche matin, les pompiers et les policiers ont été appelés concernant des flammes émanant d’un bâtiment résidentiel de la rue De Salaberry. Trois personnes ont été transportées à l’hôpital pour des blessures mineures et une femme de 43 ans, Valérie Christin Daigle, a perdu la vie.
Lundi, l’enquête avait été transférée à la Sûreté du Québec (SQ), puisque des éléments laissaient croire à un incendie criminel. Aucune arrestation n’avait eu lieu au moment d’écrire ces lignes.
Un témoin direct de la scène, Daniel Légaré, dont le logement se trouve juste à côté, raconte avoir entendu des cris dans la nuit alors qu’il allait aux toilettes. «Je suis allée m’asseoir dans mon salon et c’est là que j’ai vu de la boucane qui grimpait. Je suis sortie et en voyant le feu j’ai appelé le 911», raconte-t-il.
Il affirme avoir aussi prévenu les policiers d’apporter une échelle sachant que des gens se trouvaient à l’étage supérieur. «Une dame est descendue de l’échelle avec son petit chat», se remémore-t-il.

Un bâtiment au passé trouble
Tous les voisins rencontrés par Le Journal décrivaient un immeuble «à problèmes» fréquenté par des personnes vulnérables et marqué par des allées et venues liées à la drogue.
«Ça fait des années que ça crie et qu’il y a des va-et-vient, mais ça semblait plus tranquille depuis quelques mois», rapporte un voisin qui a demandé à garder l’anonymat pour éviter des représailles.
Rencontré sur les lieux, le propriétaire du logement, William Désourdy, a confirmé que l’immeuble abritait six locataires.
Ce dernier explique qu’il avait entamé des démarches avec le Tribunal administratif du logement, puisqu’aucun d’entre eux n’avait payé son loyer depuis juin.
M. Désourdy ne s’offusque pas de ce qu’on raconte sur les occupants, car il souhaitait continuer d’aider à se loger «le même type de clientèle».
«Je n’aurais eu aucun problème à ce qu’ils restent s’ils payaient», précise-t-il.

Une communauté en deuil
Lundi, le voisinage semblait secoué par le décès de Mme Christin Daigle. Tous l’avaient déjà aperçue se promener dans les rues du Vieux-Saint-Jean avec sa perruque bleue.
«On n’oubliera pas ma petite fleur bleue. C’est quelque chose de très dur à vivre. Elle était tellement contente la semaine dernière quand je lui ai distribué des vêtements. Elle appréciait beaucoup ce qu’on faisait pour elle», souffle un intervenant qui vient en aide aux gens vulnérables du secteur et qui s’identifie sous le pseudonyme Dom2.0.
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