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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Incendie dans le sud de la France: les pompiers sous tension à cause de la météo

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AFP

2025-08-09T12:46:35Z
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Avec ses cendres encore fumantes par endroits, l'incendie d'une ampleur exceptionnelle, qui a ravagé le massif des Corbières, dans le sud de la France, préoccupe les autorités samedi soir en raison des fortes rafales et des températures caniculaires attendues dimanche.

• À lire aussi: L'incendie dans le sud de la France est maîtrisé, mais les pompiers luttent toujours

Les conditions climatiques «extrêmes» vont mettre les pompiers «sous tension» pour protéger la zone du feu, mais aussi l'ensemble du département de l'Aude, a déclaré devant la presse le commandant Michael Sabot, directeur départemental adjoint du Service d'incendies et de secours.

«On met en place des dispositifs (...) au plus près des massifs pour pouvoir réduire les délais d'intervention et pouvoir assurer une attaque efficace et rapide aéroterrestre pour pouvoir éviter d'avoir un deuxième feu catastrophique», a-t-il souligné, évoquant d'autres secteurs de l'Aude en risque très sévère.

Météo-France a placé l'Aude sous vigilance orange canicule tout le week-end, avec des températures prévues entre 38 et 40°C.

Fixé, mais pas maîtrisé

En outre, la tramontane, un vent sec et chaud, reviendra en rafales jusqu'à 55 km/h sur les terres, en direction du littoral méditerranéen, recréant les conditions du départ de l'incendie, a-t-il ajouté, précisant que le taux d'humidité serait également très bas, de l'ordre de 20%.

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«Le feu est fixé, mais non maîtrisé» - il ne progresse plus, mais brûle encore -, a rappelé samedi matin le colonel Christophe Magny, qui dirige les opérations. «Jusqu'à dimanche soir, le feu ne sera pas maîtrisé», a-t-il prévenu, ajoutant qu'il ne serait «pas éteint avant plusieurs semaines».

Dans une végétation noircie par les flammes, les sapeurs-pompiers continuent, sous une chaleur écrasante, de lutter contre les reprises de feu. Les soldats du feu, réservoirs sur le dos, aspergent avec une lance la terre de cendres, a constaté un journaliste de l'AFP.

Sur le qui-vive

Sur le qui-vive, ils surveillent et sécurisent les 90 kilomètres de bordures pour «éviter que le feu reprenne à l'avant», dans la partie la plus proche du littoral méditerranéen et de l'autoroute conduisant vers l'Espagne qu'il avait failli atteindre mercredi.

Aidés de deux détachements militaires, quelque 1 400 pompiers venus de toute la France vont ainsi quadriller les villages à l'avant du feu, avec toujours «la protection des personnes pour priorité», a ajouté le commandant Sabot.

Grâce à des bulldozers, 10 km de pistes ont été tracés pour ouvrir de nouveaux accès et faciliter l'intervention des pompiers dans des zones escarpées, où la végétation est dense.

«Le combat continue, les pompiers travaillent toujours sur des reprises de feu (...) les sinistrés ont pu regagner leur domicile. Les solutions d'hébergement sont en place en lien avec les municipalités», a ajouté le préfet de l'Aude Christian Pouget.

Samedi, quatre reprises de feu n'ont pas exigé l'intervention des moyens aériens.

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«Solidarité nationale»

Le commandant a salué «le formidable élan de solidarité national depuis le début de la crise».

Après avoir quitté leur logement dans la précipitation mardi, les dernières personnes évacuées ont été autorisées vendredi soir à regagner les 16 villages impactés par l'incendie, le plus important depuis un demi-siècle sur l'arc méditerranéen français.

Trente-six maisons ont été détruites, d'autres endommagées, et plus d'une vingtaine de hangars agricoles brûlés, sur les 3 000 bâtis qui ont été défendus par les pompiers, a souligné Amélie Trioux, directrice de cabinet du préfet de l'Aude. L'électricité a été rétablie partout, mais trois communes restent privées de réseau téléphonique.

Une femme est morte dans sa maison, tandis qu'une habitante a été grièvement brûlée. Quatre autres personnes ont été légèrement blessées.

Dans les rangs des pompiers, 19 ont été blessés, dont un a subi un traumatisme crânien.

Parti mardi vers 16 h (14 h GMT), l'incendie a parcouru 16 000 hectares de végétation, dont 13 000 ont brûlé, selon la sécurité civile.

Au cœur des forêts traversées par le feu, la biodiversité a été considérablement affectée. «Les insectes, amphibiens, reptiles, les micromammifères ont disparu, toute la biodiversité dans le sol a cramé, seuls ceux qui courent vite et sentent la fumée, les chevreuils et les sangliers, ont pu se sauver. La cicatrice va être durable», a expliqué à l'AFP Stéphane Villarubias, directeur de l'Office national des forêts (ONF) dans la région.

D'après les premiers éléments de l'enquête, l'incendie a démarré sur le bord d'une route.

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