Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

L'homme qui a tué un motocycliste en évitant des canards reconnu coupable

Partager

Valérie Gonthier | Journal de Montréal

2023-01-26T16:51:42Z
2023-01-26T16:55:40Z
Partager

L’automobiliste qui a causé la mort d’un motocycliste en tentant de ne pas écraser des canards a été reconnu coupable par un jury.

• À lire aussi: L’accusé voulait éviter des canards: une cause qui n’est pas unique

• À lire aussi: L’accusé voulait éviter des canards: accident ou acte criminel?

• À lire aussi: Il tue un motocycliste en contournant des canards: l’accusé donne sa version des faits

Éric Rondeau était accusé de conduite dangereuse causant la mort. Le 22 juillet 2019, à Sainte-Élisabeth, dans Lanaudière, il a causé une violente collision sur la route 345 bifurquant dans la voie inverse.

Le jury à son procès est séquestré depuis mardi après-midi.

Une caméra de surveillance installée sur un garage à proximité a filmé la collision mortelle.

Photo d'archives
Photo d'archives

Sur les images-chocs, on aperçoit une canne et ses six canetons qui traversent la route 345 à l’approche d’une courbe. Le véhicule de l’accusé, un Ford-F-150 tirant une remorque vide, apparait à l’écran, s’immobilise devant les oiseaux, active ses clignotants d’urgence.

Puis, on aperçoit la camionnette bifurquer dans la voie inverse, pour contourner les canards.

Félix-Antoine Gagné, sur sa moto Yamaha, surgit au même moment dans sa voie encore obstruée par le véhicule de l’accusé. Le jeune homme de 19 ans n’a eu aucune chance.

Publicité
  •  Écoutez la chronique faits divers de Maxime Deland, journaliste à l’Agence QMI au micro de Benoit Dutrizac sur QUB radio : 

L’accusé a tenté de convaincre le jury qu’il s’agit d’un accident, qu’il s’est retrouvé dans la voie inverse «par erreur». Il ne voulait que frôler la ligne médiane, a-t-il témoigné.

En reconnaissant Éric Rondeau coupable, le jury adhère ainsi plutôt à la théorie de la Couronne, voulant qu’il ait fait une manœuvre dangereuse en contournant les canards.

«Était-ce une manœuvre dangereuse? Comment pouvait-elle ne pas l’être», avait plaidé Me Alexandre Dubois. 

Il avait rappelé aux membres du jury qu’ils devaient décider si une personne raisonnable aurait, en étant dans les mêmes circonstances que l’accusé, pris les mêmes décisions que lui. 

«Une personne raisonnable aurait attendu que les canards passent ou serait repartie, en restant dans sa voie», avait-il expliqué.

Et il avait aussi dit ne pas croire l’accusé lorsque se dernier affirmait avoir senti l’urgence de déguerpir par peur qu’un véhicule derrière lui ne le percute : le danger était à l’avant, avait insisté le procureur.

En effet, alors dans une courbe, il peinait à voir les véhicules dans l’autre voie arriver. La victime ne l’avait donc certainement pas aperçu.

Selon Me Dubois, l’accusé avait fait preuve d’une «grave erreur de jugement», «en prenant une chance» de faire une manœuvre de dépassement à cet endroit. 

Publicité
Publicité