L’hiver dernier, il était le joueur de hockey le plus détesté au Canada


Kevin Dubé
RIMOUSKI | Le Championnat mondial de hockey junior est l’événement le plus suivi pendant le temps des Fêtes. Pour le meilleur et pour le pire. Dans le cas de l’attaquant des Knights de London Easton Cowan, ce fut pour le pire, puisqu’il est devenu, l’instant d’une semaine, le joueur le plus détesté au Canada.
Pas besoin de rappeler qu’Équipe Canada junior a connu un tournoi catastrophique, à Ottawa, l’hiver dernier. Avant même le camp d’entraînement, certaines omissions en vue du camp d’entraînement avaient fait sourciller.
Puis, quand le tournoi a commencé, le Canada n’a pas livré la marchandise, jusqu’à une inévitable défaite en quarts de finale face à la Tchéquie, écartant le Canada du carré d’as pour une deuxième année de suite.
Des critiques incessantes
Puis, la chasse aux sorcières s’est entamée. Évidemment, l’entraîneur-chef Dave Cameron a reçu sa part de blâme, mais l’internet s’est défoulé sur le jeune Cowan, un brillant espoir des Maple Leafs de Toronto qui devait faire partie des meneurs offensifs de l’équipe.
En fait, plus le tournoi avançait, plus les critiques étaient virulentes à son endroit. Ses pires séquences faisaient systématiquement le tour du web.
«C’est comme ça. Je le dis depuis que j’ai été repêché par Toronto. Les gens vont soit t’aimer, soit te détester. C’est comme ça et en fin de compte, tu dois passer par-dessus et vivre ta vie.»
S’il le prend avec recul aujourd’hui, les jours suivant l’élimination du Canada n’ont pas été de tout repos. À son retour à London, il a même dû se retirer quelque temps des réseaux sociaux, les critiques et les insultes à son endroit étant trop importantes.
«J’étais avec lui et c’était évidemment dur pour nous tous», a mentionné le défenseur Sam Dickinson, son coéquipier avec les Knights, qui était également avec Équipe Canada junior. «C’est un gars qui veut s’améliorer chaque jour et tu n’aimes jamais voir un gars se faire critiquer comme ça, pour certaines choses qui sont hors de son contrôle.»
Faire amende honorable
Une fois la tempête passée, Cowan a renoué avec les réseaux sociaux.
«J’ai Instagram et ces choses-là. Je l’utilise pour publier des trucs et, évidemment, je reçois encore de l’amour ou de la haine. J’essaie de ne pas trop regarder ça. Parfois, je vois des trucs passer, positifs ou négatifs. Mais c’est le monde dans lequel on vit présentement.»
Et même si la contre-performance avec l’équipe canadienne a été dure à avaler, autant Cowan que Dickinson se sont assurés de tourner la page rapidement, puisqu’un autre objectif demandait qu’ils soient au sommet de leur forme: leur quête d’une coupe Memorial, après une défaite en finale l’an dernier.
«C’est une expérience qui m’a fait grandir en tant que personne. J’espère utiliser cette expérience ici, dans un autre événement d’envergure.»