L'heure des choix pour le maire Marchand


Karine Gagnon
En plus des nominations incombant au nouveau maire de Québec afin de former son comité exécutif, celui-ci a annoncé hier une très importante décision avec le choix de son chef de cabinet, Clément Laberge.
Le chef ou directeur de cabinet, c’est le garde du corps et l’arrière-garde du maire, la personne la plus importante dans l’administration après lui, et qui travaille plus dans l’ombre, explique Thierry Giasson, directeur du Groupe de recherche en communication politique à l’Université Laval.
« C’est aussi la personne en qui Bruno Marchand doit avoir le plus confiance, souligne le chercheur. C’est le premier critère discriminant dans cette sélection. »
Pour ce type de nomination, mentionne M. Giasson, il faut vraiment regarder, parmi la garde rapprochée de M. Marchand, ceux qui ont eu un rôle stratégique et déterminant durant la campagne.
Clément Laberge, consultant, a effectivement agi comme conseiller durant la campagne. Il travaillera avec Bruno-Pierre Cyr, l’un des fondateurs du parti avec M. Marchand, qui agira comme directeur de cabinet adjoint.
Dans un contexte minoritaire, avec la réalisation du tramway, et le fait que le maire n’a pas d’expérience en politique, l’idée d’une équipe s’avère un ajout pertinent.
Rôle primordial
Ces deux proches de Marchand, décrits comme affables et sympathiques, mais capables de monter aux barricades, verront à ramener constamment les priorités, à tenir la machine sur les rails.
Ils agiront aussi comme remparts autour du maire, en le protégeant des groupes d’influence et conflits d’intérêts potentiels, sans pour autant le rendre inaccessible. Bien des gens qui lui ont prodigué des conseils s’imagineront l’avoir mis au monde en politique. Il doit prendre certaines distances.
« La première personne que tu dois charmer si tu veux entrer en contact avec le maire, c’est le directeur de cabinet », illustre M. Giasson.
Le duo Laberge-Cyr, qui devra constamment verser dans la diplomatie, fera le lien avec les élus et le caucus, agissant au besoin comme préfet de discipline. Avec un conseil minoritaire, note M. Giasson, le directeur de cabinet (et son adjoint) sera sûrement chargé des tractations avec les élus des autres partis, dans le but d’en débaucher quelques-uns, ou de leur signifier un intérêt pour occuper certaines fonctions à l’exécutif.