Procès de Frank Zampino: «Je n’ai jamais fait d’aveuglement volontaire», clame Gérald Tremblay
L’ancien maire de Montréal soutient toujours avoir été un «dommage collatéral» des scandales qui ont secoué son administration


Camille Payant
Plus d’une décennie après avoir quitté la vie politique dans la tourmente, l’ancien maire de Montréal Gérald Tremblay a clamé au procès criminel de son ancien numéro 2 Frank Zampino avoir été un «dommage collatéral» des scandales qui ont secoué son administration.
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«Je n’ai jamais pensé que dans une société de droit, je pouvais vivre une injustice comme celle-là!» s’est exclamé Gérald Tremblay, mardi après-midi, au palais de justice de Montréal, en lien avec son départ forcé en 2012.
Celui qui a été maire de la métropole de 2002 à 2012 témoigne dans le cadre du procès criminel intenté contre l’ancien président du conseil exécutif de la Ville Frank Zampino. Lui et quatre collaborateurs font face à divers chefs d’accusation de complot, de fraude et d’abus de confiance.

Un stratagème d’obtention de contrats publics dans la métropole aurait permis d’octroyer frauduleusement 34 contrats entre 2004 et 2009 à Montréal d’une valeur totale de plus de 160M$, selon la théorie de la Couronne.
En échange, les firmes devaient offrir une redevance de 3% au parti Union Montréal du maire Tremblay.
Mais ce dernier a juré que cette redevance, dont il a évalué la somme totale à 4,8M$, ne s’est jamais rendue dans les coffres de son parti politique et qu’il n’avait pas eu connaissance de financement illégal.
Jamais d’aveuglement volontaire
Le politicien de 82 ans a souligné qu’il «n’aimait pas tout ce qui regardait le financement» et qu’il ne regardait les états financiers que pendant quelques minutes une fois par année.
«Je n’ai jamais fait d’aveuglement volontaire», a toutefois martelé à plusieurs reprises le politicien de 82 ans.
Il s’est dépeint à plusieurs reprises comme un «dommage collatéral», tout comme les jeunes ingénieurs employés des firmes de génie-conseil qui ont perdu leur emploi dans la foulée des révélations de la commission Charbonneau.
Gérald Tremblay a souligné à la cour avoir «bien géré la Ville» et avoir été en politique pour défendre des valeurs «de confiance, de respect, d’honnêteté et d’intégrité».
L’ancien maire de Montréal a précisé que son ancien bras droit Frank Zampino «a fait le travail auquel on s’attendait au niveau de la gestion des finances publiques».
Mais Gérald Tremblay n’aimait pas le voir sortir du bureau de l’ancien directeur du financement du parti Bernard Trépanier. Initialement accusé en lien avec ce dossier, il est décédé avant de pouvoir subir son procès.
«On est en politique pour régler des problèmes, pas pour courir après de l’argent», a souligné l’ancien maire de Montréal.
Son témoignage se poursuivra mercredi devant la juge Silvie Kovacevich.
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