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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

L’ex-juge Jacques Delisle est décédé

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Photo portrait de Louis Deschênes

Louis Deschênes

2024-08-10T16:21:03Z
2024-08-10T16:30:12Z
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L’ex-juge Jacques Delisle qui a plaidé coupable à l’homicide involontaire de son épouse en mars dernier est décédé à l’âge de 89 ans.

• À lire aussi: Cinq nouveaux experts européens soutenaient la thèse du meurtre dans le dossier Delisle, dit la Couronne

La nouvelle a été confirmée par sa fille Élène dans un court échange avec le Journal.

«Mon père est décédé plus tôt cette semaine. La famille désire vivre ce deuil dans la plus complète intimité et ne fera aucune déclaration», a-t-elle écrit.

Le printemps dernier lors des dernières procédures judiciaires, l'octogénaire avait montré des signes de vieillesse évidents. Il marchait très lentement et il avait des problèmes de surdité. 

Né à Montréal, l’homme de loi s’est surtout fait connaître comme juge de la Cour supérieure du Québec de 1985 à 1992 avant d’être nommé juge de la Cour d’appel du Québec, une fonction qu’il a occupée de 1992 à 2009.

Le juge retraité Paul Jolin qui était un collègue de Jacques Delisle, s’est dit attristé par la nouvelle.

« J’ai beaucoup de peine parce que c’était un ami », s’est-il contenté de dire.

Mort de sa femme

C’est d’ailleurs en 2009 que la vie de Jacques Delisle prend une autre tournure quand sa femme Nicole Rainville est retrouvée sans vie avec une balle dans la tête, dans le condo conjugal de Sillery au mois de novembre.

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Jacques Delisle mentionnera aux policiers que sa femme dépressive s’était enlevé la vie avec une arme chargée, qu’il avait laissée sur une petite table à l’entrée du condo.

L’ex-juge Delisle sera arrêté à l’été 2010 et reconnu coupable pour le meurtre prémédité de son épouse en juin 2012, au terme d’un procès de six semaines.

Il écope d’une peine d’emprisonnement à vie et devient alors le tout premier magistrat au Canada à être condamné pour l’accusation la plus grave du Code criminel.

Se disant victime d’une erreur judiciaire, Delisle a tenté de faire casser le verdict devant la Cour d’appel, puis devant la Cour suprême, sans succès.

Demande de révision

Après une demande de révision en 2015, le ministre libéral David Lametti a ordonné, en 2021, la tenue d’un nouveau procès. Il se disait convaincu qu’une erreur judiciaire avait peut-être été commise dans le dossier.

Jacques Delisle, qui avait passé les neuf années précédentes derrière les barreaux, a retrouvé la liberté sous conditions, en attente de la suite des procédures judiciaires.

Dans le cadre de sa demande de révision ministérielle, l'ex-juge Delisle a révélé avoir menti à sa famille et aux policiers lors du décès de Nicole Rainville.

Il déclare alors avoir aidé sa femme à s’enlever la vie, en lui fournissant, à sa demande, une arme chargée qu’il avait dans son bureau. Il soutient qu’il a tenté de décourager sa femme de passer à l’acte, en vain. Mme Rainville se serait donné la mort pendant que son mari était sorti faire une commission.

Le clan Delisle a demandé et obtenu en 2022 un arrêt des procédures, une décision renversée en 2023 par la Cour d’appel.

Le 14 mars dernier, l’ex-juge Delisle a finalement plaidé coupable. Les parties ont suggéré une peine globale de 8 ans et 311 jours de détention, soit une journée de plus que ce que Jacques Delisle avait déjà purgé en prison.

Après quelques heures de détention cette même journée, il était depuis un homme libre.

– Avec les informations de Kathryne Lamontagne

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