L’État veut saisir une maison de l’horreur à Rouyn-Noranda
L’homme de 55 ans fait face à plus d’une trentaine d’accusations de sévices sexuels et violents, dont la traite de personnes


Jonathan Tremblay
Le procureur général du Québec a entamé des procédures en vue de saisir une résidence de l’Abitibi-Témiscamingue dans laquelle pourraient avoir été commis d’atroces crimes, dont l’exploitation sexuelle de personnes, durant plus d’une décennie.
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La maison de James Testa, située sur le rang du Lac-Boisclair, à Rouyn-Noranda, est désormais visée par une ordonnance de blocage d’un produit de la criminalité, selon un document de la Cour consulté par Le Journal.
Cette modeste demeure, évaluée à un peu plus de 100 000$ selon le registre foncier, aurait vraisemblablement été la scène d’un véritable film d’horreur, durant 11 ans.

Depuis décembre dernier, l’homme de 55 ans, qui a fait les manchettes locales, fait face à un total d’une trentaine d’accusations des plus sordides et violentes.
Un contrôle
Entre 2011 et 2022, il aurait sévi sur pas moins de 11 victimes, des hommes et des femmes, selon les actes d’accusation à son dossier.
L’une d’entre elles aurait été âgée de seulement 12 ans au début des sévices, peut-on lire.
De l’exploitation, des agressions, des voies de fait armées ou par étranglement, des menaces de mort et du harcèlement auraient notamment été commis envers ces personnes dont les identités sont protégées par un ordre de la cour.
Durant cette période, l’accusé aurait exercé un contrôle à maintes reprises sur certaines d’entre elles, en vue de les exploiter sexuellement, et aurait même forcé l’une d’elles à la bestialité.
Par la force et la menace, en enlevant et en emprisonnant ses victimes, il les aurait obligées à poser des gestes de violence, ainsi que des actes sexuels contre leur gré.
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Avantage matériel
Pendant ce temps, Testa aurait «bénéficié d’un avantage matériel qu’il savait provenir directement ou indirectement de la criminalité», lit-on dans le document judiciaire.

C’est d’ailleurs en partie en considération d’un affidavit d’une enquêtrice de l’Équipe intégrée de lutte contre le proxénétisme (EILP) que cette ordonnance de blocage de propriété a été commandée, est-il possible de constater dans l’ordonnance.
Acquise en 2006, la résidence ne peut donc ni être vendue ni être réhypothéquée tant que le tribunal ne lève pas cette interdiction.
À l’époque de l’achat, l’homme qui se disait sans emploi, d’après l’acte de vente, avait acquis cette maison pour environ 40 000$, avec sa conjointe, elle aussi concernée par la demande de blocage.
Par ailleurs, lors de son arrestation en décembre 2022, Testa aurait eu en sa possession une arme prohibée sans en avoir le permis, à savoir un appareil à impulsion électrique, communément appelée un «Taser gun».
Ce dernier demeure détenu jusqu’à la fin des procédures judiciaires.
Son dossier doit revenir à la cour le mois prochain.
–Avec Philippe Langlois, Bureau d’enquête
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