L'époux de la nouvelle première ministre du Japon veut être un «mari discret»

Le mari de Sanae Takaichi, devenue mardi la première femme à accéder au poste de première ministre au Japon, a déclaré vouloir soutenir son épouse en tant que «mari discret», en lui préparant ses repas tout en restant à l’écart des projecteurs.

Taku Yamamoto, ancien élu au Parlement, s’est exprimé au lendemain de la nomination de Mme Takaichi, obtenue grâce à un accord de coalition de dernière minute avec un autre parti.

Conservatrice assumée et admiratrice de Margaret Thatcher, Mme Takaichi avait été élue début octobre à la tête du Parti libéral-démocrate (PLD, droite conservatrice).

«Contrairement à ce qui se passe dans les pays occidentaux, il vaut mieux pour un conjoint rester dans l’ombre», a déclaré M. Yamamoto mardi, selon la chaîne Fukui Television.

Il a souligné l’importance pour la cheffe du gouvernement de pouvoir travailler efficacement avec ses partenaires de coalition afin de «concrétiser sa vision en tant que première ministre».

«Je souhaite lui apporter un soutien solide en tant que "mari discret", afin que ma présence ne devienne pas un obstacle», a-t-il ajouté, selon le journal Asahi.

Cet ancien élu a épousé Mme Takaichi en 2004, avant de divorcer en 2017, évoquant des «divergences de vues politiques».

Ils se sont remariés en 2021, après que M. Yamamoto a soutenu la candidature de Mme Takaichi à la présidence du PLD cette année-là. Lui-même a perdu son siège à la Chambre basse après des élections anticipées.

Les opinions de Mme Takaichi sur le genre la placent à la droite d'un PLD déjà conservateur: elle s'oppose ainsi notamment à la révision d'une loi du XIXe siècle qui exige des couples mariés qu'ils partagent le même nom de famille, généralement celui de l'homme.

Lors de leur premier mariage, Mme Takaichi avait pris le patronyme de Yamamoto. Puis, à leur deuxième union, c'est lui qui a pris le patronyme de son épouse comme nom officiel à des fins administratives.