L’entraîneur du Canada a vécu sa première expérience professionnelle: «J’ai dit à ma femme: “On doit y aller”»


Richard Boutin
Sans savoir que le poste d’entraîneur-chef de l’équipe canadienne serait ouvert aussi rapidement, Dan Lewis a pris la décision de s’envoler en France, où il a vécu son baptême professionnel avec la formation de Poitiers.
Entraîneur adjoint avec le Canada aux Jeux olympiques de 2016, à Rio, de 2021, à Tokyo, et de 2024, à Paris, Lewis dirigeait l’équipe Next Gen depuis deux ans.
«J’ai dit à ma femme: “On doit y aller”, a raconté Lewis au sujet de l’offre de Poitiers. C’était hyper important que je vive l’expérience professionnelle, sinon je n’aurais pas été prêt pour obtenir le poste d’entraîneur-chef du Canada. Je ne savais pas que le poste allait s’ouvrir, mais je devais me préparer quand ça allait arriver. Je suis très bon dans le développement, mais je devais apprendre au niveau de l’exécution.»
Mentor de Lewis, qu’il a eu comme adjoint à Rio et à Tokyo, Glenn Hoag estime que l’expérience professionnelle était essentielle. «Dan est un gros travaillant et il possède du leadership, mais il devait acquérir de l’expérience de club. Il a aussi participé aux qualifications en coupe d’Europe. Le top 10 dans le circuit français est très équilibré.»
Trois semeurs de trouble
Pour ses premiers pas sur la scène professionnelle, Lewis a été servi à souhait. «J’ai vécu la saison la plus difficile de ma vie, a-t-il mentionné. À un moment donné, je ne pensais pas terminer l’année. Ce qui ne tue pas te rend plus fort. C’est exactement ça qui s’est passé.»
Trois vétérans qui avaient été prévenus qu’ils ne seraient pas de retour l’an prochain lui ont mené la vie dure. «Il a fallu que je les confronte de façon très agressive, a-t-il expliqué. Ces trois joueurs ont tout fait pour semer le trouble.»
Après une saison moyenne, Poitiers a atteint la finale du circuit français. «J’ai gagné la confiance et le respect des jeunes joueurs et nous avons eu un beau parcours dans les séries éliminatoires. La direction souhaite maintenant ajouter quelques saisons à mon contrat.»
Il dirige l’un des meilleurs au monde
S’il a vécu des moments difficiles, Lewis a aussi eu l’immense bonheur de diriger l’un des meilleurs joueurs au monde pendant quelques mois. Double champion olympique, l’attaquant réceptionneur Earvin Ngapeth compte parmi les grandes vedettes de la planète volleyball.
«Ce fut une expérience fantastique, a souligné Lewis. C’est certainement l’un des meilleurs joueurs au monde, mais il était concentré sur la tâche et il avait une vision claire pour l’équipe. Avec les années, il est beaucoup, beaucoup plus mature.»
Parce qu’il a pris une pause en cette année post-olympique après une très longue saison qu’il a conclue en Turquie, Ngapeth ne fera pas le délice des amateurs présents au Centre Vidéotron pour la Ligue des nations.
Joueur par excellence des Jeux de Tokyo et de la finale face au comité olympique russe, celui dont le surnom est «Magic Ngapeth» pourrait rejoindre l’équipe de France plus tard dans l’été.