L'effet Trump fait grimper le taux de chômage à 6,9% au Canada

En excluant les années de la pandémie, le taux de chômage au Canada vient d’atteindre son niveau le plus élevé depuis 2017, grimpant à 6,9% en avril, une hausse de 0,2 point.

Au Québec, le taux de chômage augmente également à 6% en avril comparativement à 5,7% en mars.

À l’ensemble du pays, les effets de la guerre commerciale provoquée par Donald Trump se font sentir pour un troisième mois consécutif alors que le Canada compte 39 300 chômeurs de plus qu’au mois de mars.

Le Québec et l’Ontario sont les provinces canadiennes les plus touchées par la guerre commerciale, ayant essuyé plus de 40 000 pertes d’emploi de mars à avril.

Lors du dernier mois, 17 000 travailleurs québécois se sont retrouvés au chômage et, sur une année complète, la province enregistre 50 000 pertes d’emploi, ce qui représente 20% de plus de chômeurs.

En Ontario, ce chiffre est de 23 500, soit une hausse de 17,2%. Sur l’année complète, 100 000 Ontariens de plus sont au chômage.

En contrepartie, la Saskatchewan fait très bonne figure avec 4000 chômeurs de moins depuis le dernier mois.

Crise manufacturière

Le secteur manufacturier qui est durement frappé par cette crise vient d’enregistrer la perte de 31 000 emplois dans le dernier mois seulement.

Il s’agit de la plus forte baisse dans ce secteur depuis janvier 2009, toujours en écartant les années noires de la COVID.

Sans surprise, l’industrie de l’automobile est aussi fortement frappée par les pertes d’emplois, et c’est évidemment l’Ontario qui écope le plus.

À Windsor, le taux de chômage a bondi de 1,4 point de pourcentage pour atteindre 10,7%, soit le taux le plus élevé parmi les 20 plus grandes régions métropolitaines du Canada, rapporte l’agence Bloomberg.

L’emploi dans le commerce de gros et de détail a également diminué au cours du mois.

Ralentissement

Un ralentissement de l’embauche est aussi constaté alors que l’emploi n’a progressé que de 7400 postes en avril.

Ces gains sont observés dans l’administration publique, ainsi que dans la finance, l’assurance, l’immobilier, la location et le crédit-bail.

Une enquête de Statistique Canada sur les travailleurs canadiens a révélé que la plupart d’entre eux «se sentaient relativement en sécurité dans leur emploi», mais que près d’un travailleur sur cinq dans les secteurs dépendant de la demande américaine s’attendait à des licenciements.

«Nous voyons un marché de l’emploi qui était faible au début de la guerre commerciale et qui semble maintenant pouvoir s’effondrer», a déclaré Ali Jaffery, analyste des Services économiques CIBC, dans une note de recherche.

- Avec l'AFP