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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

L’écrivaine britannique Kate Mosse s’est passionnée pour le 17e siècle et raconte une histoire d’amour, de vengeance et de piraterie au féminin dans son nouveau roman

«La Cité des mers»

L’écrivaine britannique Kate Mosse a vendu plus de 5 millions de livres et ses ouvrages sont traduits dans 38 langues.
L’écrivaine britannique Kate Mosse a vendu plus de 5 millions de livres et ses ouvrages sont traduits dans 38 langues. Photo fournie par SONATINE ÉDITIONS, RUTH CRAFER
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Photo portrait de Marie-France Bornais

Marie-France Bornais

2024-10-26T07:30:00Z
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La Britannique Kate Mosse, considérée à juste titre comme la reine du thriller historique, plonge au cœur d’événements dramatiques survenus au 17e siècle dans La Cité des mers, nouveau tome d’une série palpitante se déroulant sur fond de conflits religieux et de secrets de famille. Il est question de vengeance, de manipulation, d’amour et... de piraterie au féminin, un sujet fascinant qui a vraiment passionné cette écrivaine francophile.

«La Cité des mers» est le troisième tome de cette série historique de Kate Mosse ayant pour thème la diaspora des huguenots.
«La Cité des mers» est le troisième tome de cette série historique de Kate Mosse ayant pour thème la diaspora des huguenots. Photo fournie par SONATINE ÉDITIONS

Le début du 17e siècle est une période trouble sur le plan politique en France et Louise Reydon-Joubert, issue d’une famille de protestants, arrive d’Amsterdam pour recevoir l’héritage d’un père qu’elle n’a jamais connu. Dans le courant de son séjour à Paris, Henri IV est assassiné et la période de tolérance religieuse est mise en péril.

Dix ans plus tard, La Rochelle est un bastion du protestantisme. Pour faire commerce dans le domaine du vin, une jeune fille se déguise en garçon et se fait appeler Gilles.

En 1621, Louise et Gilles, réunies par des événements dramatiques, seront aux commandes d’un navire qui sillonnera la région qu’on appelait à l’époque «côte des Barbaresques», qui correspond au nord-ouest de l’Afrique.

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«Je voulais écrire une aventure excitante au sujet des femmes qui vivent déguisées, des femmes qui ont choisi de vivre en marge des limites de la société, et qui sont assez courageuses pour vivre leurs rêves. Beaucoup de femmes, au 17e siècle, ont refusé d’accepter les limites qu’on leur imposait à cause de leur genre. C’est un roman qui parle de femmes indépendantes... écrit pour des femmes indépendantes!» commente Kate Mosse en entrevue par courriel.

La diaspora des huguenots

En faisant ses recherches sur la diaspora des huguenots – un thème central de cette série –, la célèbre écrivaine a fait des découvertes étonnantes.

«Peu importe où les huguenots sont allés dans le monde – l’Angleterre, la Hollande, l’Allemagne, le Nouveau Monde, l’Afrique du Sud –, ils ont immédiatement contribué à l’essor de leur nouveau pays et ils ont été bien accueillis. La Hollande, ce petit pays, est devenue une superpuissance au 17e siècle, précisément parce qu’elle a accueilli les réfugiés français. C’est une leçon à retenir pour notre époque troublée, je crois!»

«J’ai aussi découvert en 2020 que j’avais des ancêtres huguenots, ce que je n’ai jamais su. Cette série était prédestinée!»

La piraterie au féminin

Kate Mosse s’est passionnée pour la piraterie au féminin. «Louise est un de mes personnages préférés et je sais que c’est partagé par mes lecteurs. Elle est tellement déterminée, refuse de faire des compromis, a des qualités morales. Elle est prête à risquer sa vie pour ceux qu’elle aime et ce en quoi elle croit.»

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Elle rappelle qu’il y a une longue tradition d’histoires de pirates dans sa culture. «J’ai grandi près de la mer, en Angleterre, et j’y habite aujourd’hui: je suppose que j’ai ça dans le sang. Dans les ouvrages de fiction, les pirates vivent en marge de la vie ordinaire, ce sont des libres-penseurs et c’est un énorme plaisir d’écrire au sujet de personnages aussi libérés.»

Des aventurières féroces

Kate Mosse s’est aussi inspirée de femmes ayant fait leur marque dans le monde cruel et sans pitié de la piraterie. «Les femmes capitaines et femmes pirates Anne Bonny et Mary Read étaient le fléau des Caraïbes au 18e siècle. Mais je me suis aussi inspirée de la reine française des pirates du 13e siècle, Jeanne de Clisson, et de la commandante irlandaise Gráinne O’Malley au 16e siècle, de la reine pirate Sayyida al Hurra du Maroc et bien sûr de la maîtresse des mers de la Chine du Sud, Zheng Yi Sao.»

Elle voulait mettre de l’avant leur esprit de libre-penseur. «Je me suis complètement immergée dans l’histoire de cette époque, dans ses coutumes et j’en ai imaginé la vie quotidienne, tant et si bien que j’avais l’impression d’être moi-même au 17e siècle. C’est parfois un choc de revenir dans la réalité!»

La Cité des mers

Kate Mosse

Sonatine Éditions

Environ 510 pages

  • Kate Mosse est née en Angleterre en 1961.
  • Ses romans se sont vendus à plus de 5 millions d’exemplaires et ont été traduits en 38 langues.
  • Elle sera en tournée, cet automne, pour le quatrième et dernier tome de cette série, intitulé en anglais The Map of Bones.
  • Elle écrit présentement un livre sur l’histoire des femmes pour les jeunes adultes.
  • Début 2025, elle montera sur scène pour une représentation de théâtre solo inspirée de son roman Labyrinth, dans lequel elle écrivait pour la première fois au sujet de Carcassonne et du Sud-Ouest de la France.
  • Elle adore les romans qui parlent du Québec. Elle adorerait rencontrer ses lecteurs québécois et participer à des festivals littéraires. «J’espère que quelqu’un lira cette entrevue et m’invitera!» écrit-elle.

«Avec ses cheveux coupés court comme ceux d’un garçon, ses chausses, son justaucorps et son bonnet semblables à ceux de n’importe quel domestique de maison, personne n’envisageait qu’elle puisse être autre que ce qu’elle prétendait être. Un garçon prénommé Gilles.»

– Kate Mosse, La Cité des mers, Sonatine Éditions

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