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L'article provient de Le Journal de Montréal

Un hommage émouvant aux enfants sacrifiés pendant la guerre: voici un des thèmes de l’écrivain montréalais Paul Kawczak dans son roman «Le Bonheur»

Le Bonheur

Le nouveau roman de l’écrivain montréalais Paul Kawczak, «Le Bonheur», sortira le 6 août.
Le nouveau roman de l’écrivain montréalais Paul Kawczak, «Le Bonheur», sortira le 6 août. Pierre-Paul Poulin / Le Journal de Montréal
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Photo portrait de Marie-France Bornais

Marie-France Bornais

2025-08-10T11:00:00Z
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Poursuivant sa brillante exploration de l’Histoire dans le style du réalisme magique, l’écrivain montréalais Paul Kawczak revisite la période de l’Occupation en France dans son nouveau roman, Le Bonheur. L’auteur y raconte une aventure palpitante près de Besançon, rendant hommage aux enfants qui ont été sacrifiés au nom du fascisme et du nazisme pendant la Seconde Guerre mondiale.

Paul Kawczak publie «Le Bonheur» à La Peuplade.
Paul Kawczak publie «Le Bonheur» à La Peuplade. Photo fournie par LA PEUPLADE

Près de Besançon, à l’automne 1942, Jacquot, Pinou et Suzanne se cachent sous les ruines du château de Montfaucon, dans une grotte où habite, dit-on, le Diable en personne. À la surface, pendant ce temps, un officier nazi les traque sans relâche, autour du château et même à l’épicerie de madame Beugnot.

Plus tard, on a dit que le SS Peter Pannus soupçonnait les enfants de posséder des pouvoirs mystérieux qui auraient pu changer le cours de la guerre.

Un roman né du confinement

Paul Kawczak aborde plusieurs thèmes dans Le Bonheur: Besançon, l’Occupation, le sort réservé aux enfants, la solidarité, la démocratie. En entrevue, il explique comment ce roman est né: «J’ai passé mon confinement 2020 en France, je suis retourné chez ma mère pendant plusieurs mois».

«J’ai eu l’occasion de me promener beaucoup dans les endroits qui sont dans le roman. Ce sont des lieux que je fréquente depuis que je suis petit. J’ai un lien particulier. Ça m’a donné envie de faire un roman qui se passerait là.»

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La montée de l’extrême droite

Deux ans après, en France, il y a eu la présidentielle de 2022, avec un candidat d’extrême droite, Éric Zemmour. «Il a commencé à relancer dans le discours public l’idée selon laquelle le maréchal Pétain avait sauvé des Juifs, ce qui est totalement faux», ajoute Paul Kawczak.

«Il était parvenu à mettre ça dans le discours public. Et les médias en France sont en bonne partie de plus en plus aux mains de propriétaires qui ont un agenda idéologique d’extrême droite et n’hésitent pas à réécrire l’Histoire pour présenter la collaboration avec l’Allemagne comme une chose pas si négative que ça.»

«Dans différents milieux, il y a eu des levées de boucliers pour rappeler que la France a collaboré avec l’Allemagne. La France est le seul pays d’Europe à avoir donné les enfants juifs aux Allemands. J’ai voulu revenir sur cette période pour reparticiper à ce rappel historique.»

La Franche-Comté

La région de Besançon a été marquée par l’Occupation. «Je le dis aussi dans le livre: la Franche-Comté devait être vidée de ses habitants et on devait y placer des Allemands du nord de l’Italie à la place. C’est une terre fertile et on allait la coloniser. Après, c’est une région de montagne, et il y a toute une histoire de résistance.»

Il y avait des grottes où on pouvait cacher des gens pendant la Guerre. «Il y a des histoires d’enfants cachés dans des troncs d’arbres», dit l’auteur, qui a intégré le réalisme magique à son roman.

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Paul Kawczak rappelle que pendant la Seconde Guerre mondiale le gouvernement de Vichy a arrêté des familles juives par milliers. «Ils envoyaient les adultes à Auschwitz. Les enfants se retrouvaient tout seuls.» Et personne ne voulait d’eux.

«Des wagons remplis de gamins»

«La France a déporté les enfants vers Auschwitz et il y avait des wagons remplis de gamins. Imagine des trains remplis d’enfants qu’on envoie dans des camps de la mort, sans adultes. C’est une histoire qu’il ne faut quand même pas oublier. La France est le seul pays qui a voulu donner ces enfants.»

«Sinon il était prévu qu’ils soient envoyés dans des familles non juives. Le trauma au creux de ce roman, c’est ça: ces enfants perdus, abandonnés, et c’est une responsabilité de la France qu’il ne faut pas oublier. Quelques-uns, miraculeusement, ont survécu. Ceux qui ont été déportés, en grande majorité, sont morts.»

Paul Kawczak, qui a grandi à Besançon en France, vit maintenant à Montréal.
Paul Kawczak, qui a grandi à Besançon en France, vit maintenant à Montréal. Pierre-Paul Poulin / Le Journal de Montréal

Le Bonheur

Paul Kawczak

Éditions La Peuplade

384 pages

  • Paul Kawczak est né et a grandi à Besançon en France.
  • Son premier roman, Ténèbre, a reçu plusieurs prix, en France et au Québec, et a été traduit dans plusieurs langues.
  • Il vit à Montréal.
«Dans les jours qui suivirent la découverte de la grotte de Lascaux, de plus en plus de jeunes y pénétrèrent en cachette des adultes. Plusieurs d’entre eux venaient d’un village d’Alsace nommé Elsenheim. Ils avaient été évacués en wagon à bestiaux un an plus tôt devant la menace de bombardements allemands.»
– Paul Kawczak, Le Bonheur, Éditions La Peuplade

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