L'écart du plaisir dans les moments d'intimité

Dans sa chronique du 9 août, Anne-Marie Ménard était de passage en studio pour nous expliquer l’écart de jouissance entre les hommes et les femmes.

Mais en fait, c'est quoi cet écart? C’est la différence de fréquence d’orgasme entre les hommes et les femmes dans les relations hétérosexuelles.

Par exemple, une grande étude a montré que 95 % des hommes atteignent l’orgasme pendant un rapport... mais seulement 65 % des femmes. Et si on parle de rapports d’un soir, c’est encore plus bas.

Cette différence s'explique par plusieurs raisons :

• D’abord, la culture : pendant longtemps, on a associé la sexualité à la reproduction. Sans vous apprendre comment on fait des bébés ce matin, vous savez bien que ça prend une pénétration donc on a longtemps misé sur cette pratique pour définir la sexualité. De plus, pendant longtemps, la sexualité a été pensée autour du plaisir masculin. On nous a appris qu’un rapport sexuel complet pour être reconnu comme un “vrai rapport” devait y avoir une pénétration et que ce dernier se terminait lorsque l’homme a son orgasme.
• Ensuite, le manque de connaissance anatomique : le clitoris est souvent absent de l’éducation sexuelle. Pourtant, c’est le seul organe du corps humain qui est 100% dédié au plaisir. Pour ceux qui ne le savent pas, il s’agit d’un organe qui mesure entre 10 et 15 cm, qui se trouve majoritairement à l’intérieur du corps de la femme. La partie qu’on retrouve à l’extérieur n’est que la pointe de l’iceberg, mais elle est très sensible et ce qu’on ne sait pas très souvent, c’est que c’est cette partie qui se trouve à être la clé du plaisir! Il faut la stimuler pour atteindre le 7e ciel. Ma statistique préférée depuis le début de ma carrière est la suivante: plus de 90% des femmes vont atteindre l’orgasme grâce à une stimulation directe et externe du clitoris alors que seulement 20% d’entre elles vont l’atteindre grâce à une stimulation interne ou par pénétration.
• Et enfin, les scripts sexuels appris : Même avant nos premières expériences, nous sommes souvent exposés à des scénarios dans les films ou on voit les personnages avoir des rapports qui sont très pénétro-centrée. C’est très rare qu’on voit des scripts incluant ce qu’on appelle les “préliminaires” alors que pourtant, c’est souvent à cette étape que les femmes vont en tirer plaisir.. Étant des êtres d’imitation, nous reproduisons souvent ces scripts sans trop se demander si c’est ce qu’on a envie. On répète toujours le même scénario qui met au centre la pénétration comme étant le repas principal alors que la majorité des femmes n’atteignent pas l’orgasme de cette façon. Il faut élargir notre façon d’expérimenter, de ne pas rester pris dans la fameuse formule entrée, repas, dessert et voir la sexualité comme un buffet à explorer plutôt que quelque chose de linéaire.

Visionnez la chronique d'Anne-Marie Ménard ci-dessus.