Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

L’avocat civiliste Gilles Grenier bénéficie du doute raisonnable et est acquitté au terme de son procès pour agression sexuelle

«Croire l’accusé vraisemblablement coupable n’est pas suffisant», a souligné dans sa décision le juge Steve Magnan

Photo Pierre-Paul Biron
Partager
Photo portrait de Pierre-Paul Biron

Pierre-Paul Biron

2025-03-26T16:28:02Z
Partager

L’avocat civiliste Gilles Grenier a été acquitté mercredi des chefs d’accusation d’agression sexuelle et de contacts sexuels qui pesaient contre lui. Le juge a mentionné «ne pas croire totalement l’accusé», mais a rappelé que le croire «vraisemblablement coupable» n’était pas suffisant en droit criminel.

• À lire aussi: Agressions sexuelles sur une fillette: le procès de l’avocat Gilles Grenier s’ouvre à Québec

La plaignante au dossier alléguait avoir été agressée sexuellement par Gilles Grenier alors qu’elle avait entre sept et onze ans environ.

L’avocat était un ami de la famille de la fillette et cette dernière affirmait avoir subi des attouchements aux parties génitales à trois reprises dans divers contextes.

Au procès, Me Charles Levasseur avait soulevé à plusieurs reprises en défense des contradictions entre le témoignage de la femme et la déclaration qu’elle avait fournie aux policiers en 2019. Le juge Steve Magnan a souligné dans sa décision, mercredi, que ce n’est pas ce fait qui avait soulevé le doute dans son esprit, d’autant plus que la plaignante était une enfant au moment des faits allégués.

«Le tribunal croit qu’elle peut se tromper de bonne foi», a souligné le magistrat en citant notamment des disparités sur des détails comme la couleur d’un sofa ou la position exacte de l’accusé lors des agressions qu’elle affirmait avoir subies.

Publicité
Souvenirs «remodelés»

Le juge Magnan s’est toutefois dit «préoccupé» par les explications de la plaignante sur la «qualité de ses souvenirs» et sur «la façon dont ils ont façonné sa mémoire».

Au procès, la jeune femme avait expliqué n’avoir que des «flashs» des événements, qu’elle était parvenue à replacer dans son esprit à la suite de thérapies suivies à l’âge adulte.

«Elle affirme que c’est en raison de ces séances thérapeutiques qu’elle peut dire au procès qu’elle a commis des erreurs lorsqu’elle a rencontré les enquêteurs», a souligné le magistrat, relevant toutefois le fait qu’elle mélange des pans complets des agressions présumées, notamment en ce qui a trait aux gestes posés.

«Elle peut réellement croire que ce dont elle se souvient correspond à la vérité, sans que cela soit exact», conclut le juge en soulignant que la plaignante avait pu «remodeler ses souvenirs».

Doute raisonnable

Le témoignage de Gilles Grenier n’a pas pour autant convaincu le juge de sa non-culpabilité, a toutefois précisé Steve Magnan.

Photo Pierre-Paul Biron
Photo Pierre-Paul Biron

Ce dernier a décrit les propos de l’homme de 79 ans au procès comme «calculés» et difficiles à évaluer vu leur manque de sincérité. Le juge a toutefois rappelé qu’il ne suffisait pas de ne pas croire l’accusé, évoquant dans plusieurs passages de son verdict les critères serrés du doute raisonnable.

«Croire l’accusé vraisemblablement coupable n’est pas suffisant», a-t-il insisté en prononçant l’acquittement de l’avocat civiliste.

Le ministère public était représenté dans ce dossier par Me Michel Bérubé.

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Publicité
Publicité