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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Julie Bolduc-Duval et Joël Leblanc expliquent tout ce qu'il faut savoir sur l'éclipse solaire totale du 8 avril 2024 dans leur nouveau livre

«Éclipse: Quand le soleil fait son cirque»

Julie Bolduc-Duval est astronome et co-autrice du livre Éclipse avec le journaliste scientifique Joël Leblanc.
Julie Bolduc-Duval est astronome et co-autrice du livre Éclipse avec le journaliste scientifique Joël Leblanc. © Éditions Multi-Mondes
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Photo portrait de Marie-France Bornais

Marie-France Bornais

2024-02-24T08:30:00Z
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Le 8 avril 2024 en après-midi, le sud du Québec sera plongé dans l’obscurité en raison d’une éclipse solaire totale, un phénomène rare qui se manifeste uniquement en un lieu précis, tous les 375 ans. Julie Bolduc-Duval, diplômée en astronomie, et Joël Leblanc, journaliste scientifique, offrent aux lecteurs curieux un livre qui fait le tour de la question et fournit des informations pratiques pour observer cet événement spécial en toute sécurité: Éclipse: Quand le soleil fait son cirque. 

L'astronome Julie Bolduc-Duval et le journaliste scientifique Joël Leblanc ont publié «Éclipse» aux Éditions Multi-Mondes.
L'astronome Julie Bolduc-Duval et le journaliste scientifique Joël Leblanc ont publié «Éclipse» aux Éditions Multi-Mondes. © Éditions Multi-Mondes

Leur livre est conçu comme un outil qui vise à démocratiser la compréhension des éclipses. Encore en 2017, aux États-Unis, des élèves ont été contraints de rester confinés en classe, privés de cette occasion inouïe d’observer un événement que certains ont jugé trop dangereux.

Les auteurs démystifient les éclipses dans leur livre. Ils racontent les nombreuses découvertes scientifiques, les croyances erronées à ce sujet, les observations des scientifiques au fil des siècles. Ils rappellent que les Européens ont étudié le phénomène... mais qu’il a aussi été remarqué en Chine, en Irak, et même en Amérique du Nord, notamment par les populations autochtones.

Leur livre est pertinent, intéressant, très bien vulgarisé. Tout est clairement expliqué pour comprendre le phénomène et connaître toute l’histoire des éclipses au fil des siècles. 

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Informer la population

«Notre but était vraiment de démocratiser l’éclipse, pour que tout le monde soit au courant. C’est tellement un événement extraordinaire!» commente l’astronome Julie Bolduc-Duval, en entrevue.

Elle a appris beaucoup en travaillant sur ce projet. «Ce qui m’a fascinée, c’est à quel point ça nous a pris du temps à comprendre c’est quoi les éclipses et pouvoir les prévoir. Mais dès qu’on a su ce que c’était, on les a utilisées pour mieux comprendre notre monde.»

L’astronome diplômée de l’Université de Victoria, en Colombie-Britannique, rappelle que l’éclipse solaire totale du 8 avril est un événement rare. «J’ai vécu celle de 2017 et déjà, je travaillais en communication scientifique. Je me disais: il faut que je prépare les écoles de l’est du Canada à vivre ce moment-là!» s’exclame la scientifique, qui travaille depuis trois ans sur ce dossier.

«Il faut que tout le monde réalise à quel point ça va être extraordinaire, comme moment. Moi, je vais m’en souvenir toute ma vie! J’espère tellement que tout le monde va pouvoir le vivre en 2024 et qu’il va faire beau... mais ça, c’est une variable qu’on ne contrôle pas. On va voir la noirceur en plein jour: c’est quand même quelque chose d’intéressant à vivre!»

Connaissances autochtones

La scientifique explique qu’une vidéo sortira bientôt, au sujet des connaissances autochtones sur les éclipses, avec l’astrophysicienne innue Laurie Rousseau-Nepton. Cette vidéo apportera un complément aux explications fournies dans le livre Éclipse.

«Les éclipses, ça faisait peur: c’était comme un monstre qui dévorait le soleil. Dans le cas des Premières Nations, cependant, c’était quelque chose de positif: c’était vu comme un rapprochement entre un homme et une femme», indique-t-elle.

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«Souvent, le Soleil, c’est l’homme, et la Lune, c’est la femme, ou vice versa, selon les cultures. C’était quelque chose de positif: on leur laissait leur intimité et il ne fallait pas regarder. L’enjeu de ne pas se brûler les yeux était intégré dans l’histoire. Je trouve ça génial! C’est une autre façon d’apporter des connaissances.»

L’enjeu de sécurité

Par ailleurs, Julie rappelle que la chose la plus importante, sur le plan de la sécurité, est de retenir qu’il ne faut jamais regarder le soleil directement, à l’œil nu. 

«Il ne faut pas que l’enjeu de sécurité prenne toute la place, parce que c’est un événement extraordinaire qu’on veut que les gens aient une chance de vivre. Ça arrive une fois dans une vie!» 

Éclipse: Quand le soleil fait son cirque

Julie Bolduc-Duval et Joël Leblanc

Éditions Multi-Mondes

156 pages

  • Joël Leblanc est journaliste scientifique depuis près de 25 ans.
  • Il est formé en paléontologie à l’Université Laval et à l’Université du Québec à Rimouski.
  • Il produit des reportages pour Québec Science et la radio de Radio-Canada.
  • Julie Bolduc-Duval est diplômée en astronomie de l’université de Victoria, en Colombie-Britannique.
  • Elle a travaillé à l’Observatoire fédéral d’astrophysique.
  • Elle se consacre à l’enseignement des sciences au Québec et travaille comme directrice générale du programme À la découverte de l’Univers.
  • La Société canadienne d’astronomie lui a attribué le prix Qilak en 2020 pour son travail exceptionnel visant à former des éducateurs et éducatrices en astronomie de l’école primaire à l’université.

Pour voir les cartes présentant les régions où l’éclipse solaire sera totale (la bande de totalité) et pour obtenir des conseils de sécurité: eclipsequebec.ca 

«Voici une liste d’objets à ne pas utiliser pour regarder une éclipse:
– des lunettes de soleil ordinaires (même plusieurs paires empilées, car elles sont conçues pour tout voir, ce qui est dangereux lors d’une éclipse)
– un vieux CD ou un vieux DVD
– une vieille pellicule photo surexposée (donc toute noire)
– un cliché de radiographie
– une couverture de survie aluminisée
– un emballage de chips, etc.
Ces objets peuvent inspirer confiance, car les objets en question sont à la fois opaques et laissent passer la lumière solaire, mais justement, elles la laissent trop passer. Voir le Soleil atténué ou ne pas ressentir d’inconfort n’est vraiment pas un gage de sécurité.»
- Joël Leblanc et Julie Bolduc-Duval, Éclipse: Quand le soleil fait son cirque, Éditions Multi Monde

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