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L'article provient de Le Journal de Québec
Culture

L'astronaute canadien Chris Hadfield publie son deuxième roman

«Le Transfuge» raconte l'histoire d'un pilote soviétique qui fait défection dans les années 1970 au Moyen-Orient

L'astronaute canadien Chris Hadfield publie Le Transfuge aux Éditions Libre Expression.
L'astronaute canadien Chris Hadfield publie Le Transfuge aux Éditions Libre Expression. Photo courtoisie, Max Rosenstein
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Photo portrait de Marie-France Bornais

Marie-France Bornais

2023-11-11T08:10:00Z
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Après avoir publié son best-seller Apollo: Mission meurtrière en 2021 – un immense succès –, l’astronaute canadien Chris Hadfield propose un thriller politique absolument captivant: Le Transfuge. L’auteur, évidemment très compétent en matière de combat aérien et de pilotage, est aussi un formidable conteur: on a vraiment le sentiment d’être au cœur de l'action, dans le cockpit d’un chasseur, en mission de reconnaissance ou en combat aérien. Il y a de l’action à satiété, de la haute voltige au point de vue politique et une intrigue brillamment menée. Du travail de maître. 

Le roman décolle dès les premières pages, alors que Chris Hadfield nous fait participer à un combat aérien entre des chasseurs F4B-Phantom et des MiG-17 au Nord-Vietnam, en juin 1965. 

Quelques années plus tard, au Moyen-Orient, un avion de chasse soviétique MiG-25 Foxbat se pose en catastrophe sur la piste d’un aéroport en Israël et son pilote, Griff, décide de faire défection.

L’ancien pilote de chasse Kaz Zemeckis (héros du roman Apollo, mission meurtrière) est témoin de la scène et se laissera entraîner dans ce qui deviendra un jeu vertigineux d’espionnage et de trahison.

Intrigue tirée d'événements réels

Alliant brillamment intrigues politiques tirées d’événements réels et détails techniques auquel le grand public n’a pas souvent accès, le roman fait vivre des émotions fortes. 

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«Ce roman est un étrange mélange entre les émotions viscérales et la technique», dit Chris Hadfield, considéré comme un des meilleurs pilotes de chasse au monde, en entrevue. «Je voulais transmettre cela aux lecteurs, de manière quasi intuitive.»

En matière d’aviation, Chris Hadfield parle avec autorité. «J’ai passé 5000 heures à piloter différents modèles d’avions, plusieurs avions à haute performance et plusieurs chasseurs, des avions historiques aux appareils les plus modernes. Cela me place dans une position vraiment unique comme auteur.»

«Je n’avais pas à apprendre ces connaissances pour écrire le livre, puisque c’était ma formation et ma profession, au cours de toutes ces années à servir le Canada. Maintenant, je peux tout réunir pour écrire un livre qui est réaliste.»

«Parfois, un coup du destin, ou de très petits détails techniques, ou un très léger manque d’attention à l’endroit de quelque chose d’important peut changer l’issue d’un combat aérien. J’ai essayé de transmettre ce sentiment d’urgence, et d’énorme attention aux infimes détails qu’un pilote de chasseur doit avoir.»

À Bagotville

Chris Hadfield confie qu’il a déjà participé à des missions aériennes, pendant la Guerre froide, mais dans un contexte différent de ce qu’il décrit dans son livre. «Je vivais à Bagotville. Comme nous défendions le Canada, pendant la Guerre froide, contre une invasion de l’Union soviétique venant du pôle, nous dormions à côté des avions.»

«Nous étions deux pilotes et l’équipe au sol. Nous dormions dans ce qu’on appelait le «quick reaction facility». Quand un avion ennemi était détecté avec les radars – c’était souvent entre le Groenland et l’Islande – l’alarme se déclenchait en pleine nuit.»

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«Nous avions 12 minutes pour être dans l’avion. De complètement endormi... jusqu’à être aux commandes d’un chasseur CF-18 complètement armé, avec des missiles à détection de radar et des balles.»

Le Transfuge, nouveau roman de l'astronaute canadien Chris Hadfield.
Le Transfuge, nouveau roman de l'astronaute canadien Chris Hadfield. © Éditions Libre Expression

Intercepter des bombardiers soviétiques

«Il fallait ensuite se diriger vers l’Est, d’après l’endroit où se trouvaient les bombardiers. Il fallait souvent s’arrêter à Gander ou à Goose Bay pour faire le plein et avoir une séance d’information – un «intelligence briefing». Ensuite, seulement deux d’entre nous partaient en pleine nuit, au-dessus de l’Atlantique Nord, à des centaines de kilomètres des côtes, pour intercepter ces gros appareils soviétiques.»

«Ils étaient dans l’espace aérien canadien. Notre travail était de les intercepter, de s’approcher à côté de leurs ailes, d’allumer un puissant projecteur. Il fallait évaluer s’ils étaient là avec une intention hostile, s’ils évaluaient notre capacité à nous défendre, ou peut-être qu’ils se dirigeaient vers Cuba et prenaient un raccourci à travers l’espace de Terre-Neuve pour économiser du carburant.»

Le Transfuge

Chris Hadfield

Éditions Libre Expression

448 pages

▶ En librairie le 8 novembre.

  • Chris Hadfield a été CAPCOM (contrôleur de vol) pour 35 missions de navette et directeur des opérations de la NASA en Russie.
  • Son interprétation de la chanson Space Oddity de David Bowie, enregistrée alors qu’il était commandant à la Station spatiale internationale, a été visionnée près de 50 millions de fois et l’a fait connaître du grand public.
  • Retraité de l’espace, il cumule les discours et les animations.
  • Il a publié le best-seller Guide d’un astronaute pour la vie sur Terre, le beau livre Vous êtes ici et l’album jeunesse Plus noir que la nuit.
  • En 2021, il a publié le roman à succès Apollo, mission meurtrière, traduit en 15 langues.
  • Il habite dans le Sud-Ouest de l’Ontario.

«— Contact dix, à gauche en bas, Kaz ! On dirait qu’il va
vers l’ouest. Il s’éloigne.
L’homme assis sur le siège arrière du F-4B Phantom parlait
d’un ton sec, avec un sentiment d’urgence.
— La portée, Toad ?
Kaz Zemeckis, le pilote, étira le cou pour essayer de voir au-delà du nez noir du Phantom à travers l’épais parebrise.
Il dirigeait la patrouille aérienne de combat qui avait décollé du porte-avions USS Independence, stationné à quelque 260 kilomètres de la côte vietnamienne, dans le golfe du Tonkin. Il assurait la couverture contre les chasseurs ennemis.
Pedro Tostado, surnommé depuis longtemps « Toad » ou « le Crapaud », était assis derrière lui, penché sur le radar.
— C’est intermittent, il y a trop d’échos de sol.»
- Chris Hadfield, Le Transfuge, Éditions Libre Expression
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