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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Ukraine : prise de Kherson par l’armée russe, discussions sur un cessez-le-feu

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2022-03-02T08:55:04Z
2022-03-03T04:25:49Z
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Une semaine après le lancement de leur opération, les forces russes ont pris Kherson, grande ville du sud de l’Ukraine, peu avant une deuxième session de discussions jeudi matin sur un cessez-le-feu entre négociateurs russes et ukrainiens. 

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Des pompiers sont déployés à l'Université nationale de l'économie de Kharkiv, endommagée par des bombardements russes.
Des pompiers sont déployés à l'Université nationale de l'économie de Kharkiv, endommagée par des bombardements russes. AFP

Une semaine après le lancement de leur opération, les forces russes ont pris Kherson, grande ville du sud de l’Ukraine, peu avant une deuxième session de discussions jeudi matin sur un cessez-le-feu entre négociateurs russes et ukrainiens.

Il s’agit de la plus grande ville prise par les forces russes dans un conflit qui, en sept jours, a fait fuir un million de personnes à destination des pays voisins, selon le haut-commissaire des Nations unies aux réfugiés Filippo Grandi.

Entrevue avec Julien Tourreille, chercheur à la Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques de l’UQAM :  

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Le maire de cette cité de 290 000 habitants, Igor Kolykhaïev, a annoncé avoir discuté avec des « invités armés » dans un bâtiment de l’administration de Kherson, sous-entendant, sans les nommer, des troupes russes.

« Nous n’avions pas d’armes et n’étions pas agressifs. Nous avons montré que nous travaillons à sécuriser la ville et essayons de parer aux conséquences de l’invasion », a-t-il dit dans un message sur Facebook.

« Très dangereux »

Le chef de l’administration régionale, Guennadi Lakhouta, a appelé sur Telegram les habitants à rester chez eux, indiquant que « les occupants (russes) sont dans tous les quartiers de la ville et sont très dangereux ». 

Les actes commis par la Russie sur le territoire ukrainien seront désormais d’autant plus scrutés que le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), le Britannique Karim Khan, a annoncé mercredi soir « l’ouverture immédiate » d’une enquête pour crimes de guerre.

L’armée russe avait annoncé dans la matinée de mercredi s’être emparée de Kherson, située non loin de la péninsule de Crimée annexée en 2014 par Moscou. Cette ville portuaire et sa périphérie ont subi d’intenses bombardements.

Plus à l’est, à Marioupol, le principal port ukrainien de la mer d’Azov, « ça se dégrade d’heure en heure », a témoigné une de ses habitantes, Maryna, 28 ans, selon laquelle le centre-ville a été pilonné. 

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« Très dangereux »

Le chef de l’administration régionale, Guennadi Lakhouta, a appelé sur Telegram les habitants à rester chez eux, indiquant que « les occupants (russes) sont dans tous les quartiers de la ville et sont très dangereux ». 

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Les actes commis par la Russie sur le territoire ukrainien seront désormais d’autant plus scrutés que le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), le Britannique Karim Khan, a annoncé mercredi soir « l’ouverture immédiate » d’une enquête pour crimes de guerre.

L’armée russe avait annoncé dans la matinée de mercredi s’être emparée de Kherson, située non loin de la péninsule de Crimée annexée en 2014 par Moscou. Cette ville portuaire et sa périphérie ont subi d’intenses bombardements.

Plus à l’est, à Marioupol, le principal port ukrainien de la mer d’Azov, « ça se dégrade d’heure en heure », a témoigné une de ses habitantes, Maryna, 28 ans, selon laquelle le centre-ville a été pilonné. 

Le siège de la police a été bombardé.
Le siège de la police a été bombardé. AFP

Si elle en prenait le contrôle, l’armée russe pourrait assurer une continuité territoriale entre ses forces en provenance de Crimée et celles arrivées des territoires séparatistes plus au nord-est.

L’avancée militaire de la Russie intervient à quelques heures seulement de pourparlers autour d’un cessez-le-feu auxquels elle a consenti. 

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Ces négociations commenceront jeudi matin dans un lieu au Bélarus situé « non loin de la frontière avec la Pologne », a précisé le négociateur russe Vladimir Medinski. 

De premières discussions lundi, également au Bélarus, n’avaient donné aucun résultat tangible, Kyïv ayant réclamé l’arrêt immédiat de l’invasion, tandis que Moscou avait semblé attendre une reddition.

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« C’est effrayant là-haut », a-t-elle dit, pointant de son couteau-éplucheur le plafond. « Mes filles nous descendent à manger et les voisins apportent des gâteaux pour les petits. Tout le monde essaie d’aider ».

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La tour domine le quartier du parc-mémorial de Babi Yar, où furent abattus en septembre 1941, sous l’occupation nazie, plus de 33 000 juifs. 

Si aucun monument en hommage aux victimes de ce massacre n’a été atteint, le président Volodymyr Zelensky, d’ascendance juive, a accusé Moscou de chercher à « effacer » l’Ukraine et exhorté les juifs « à ne pas rester silencieux ».

Le maire de la capitale, l’ex-boxeur Vitaly Klitschko, a appelé tous les habitants à la résistance : « Kyïv tient et va tenir ».

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Les États-Unis vont « soutenir des efforts diplomatiques » de l’Ukraine pour obtenir un cessez-le-feu avec la Russie, même si « c’est beaucoup plus difficile d’y parvenir quand les tirs résonnent et les chars avancent », a réagi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.

Le secrétaire d’État a aussi mis l’accent sur un « coût humain » d’ores et déjà « ahurissant ». « Des centaines sinon des milliers de civils ont été tués et blessés », a déploré M. Blinken lors d’une conférence de presse, et « le nombre de civils tués et blessés, les conséquences humanitaires, ne feront que s’aggraver dans les jours qui viennent ».

Le président français Emmanuel Macron a quant à lui affiché sa volonté de « rester en contact » avec son homologue russe Vladimir Poutine afin de « le convaincre de renoncer aux armes », lançant dans une allocution télévisée un vibrant « nous ne sommes pas en guerre contre la Russie ».

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Écoutez l’entrevue de Richard Giguère, brigadier général à la retraite des Forces armées canadiennes, professeur invité à l’Université Laval  

Les États-Unis vont « soutenir des efforts diplomatiques » de l’Ukraine pour obtenir un cessez-le-feu avec la Russie, même si « c’est beaucoup plus difficile d’y parvenir quand les tirs résonnent et les chars avancent », a réagi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.

Le secrétaire d’État a aussi mis l’accent sur un « coût humain » d’ores et déjà « ahurissant ». « Des centaines sinon des milliers de civils ont été tués et blessés », a déploré M. Blinken lors d’une conférence de presse, et « le nombre de civils tués et blessés, les conséquences humanitaires, ne feront que s’aggraver dans les jours qui viennent ».

Le président français Emmanuel Macron a quant à lui affiché sa volonté de « rester en contact » avec son homologue russe Vladimir Poutine afin de « le convaincre de renoncer aux armes », lançant dans une allocution télévisée un vibrant « nous ne sommes pas en guerre contre la Russie ».

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1 million de réfugiés

Dans le même temps, l’Assemblée générale des Nations unies votait une résolution qui « exige que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine », seuls cinq pays s’y opposant et 35 s’abstenant dont la Chine, sur les 193 membres que compte cette organisation.

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Sur le terrain, au septième jour de l’offensive déclenchée par Vladimir Poutine en Ukraine, des unités aéroportées russes ont débarqué à Kharkiv, la deuxième ville du pays, située dans l’est à 50 km de la frontière avec la Russie, a affirmé l’armée ukrainienne.

Après plusieurs bombardements dans le centre-ville la veille, qui ont fait au moins 21 morts selon le gouverneur régional, des bâtiments abritant des forces de sécurité et l’université ont été touchés. Au moins quatre personnes ont été tuées et neuf blessées.

Et l’OSCE a annoncé mercredi soir la mort la veille d’une membre ukrainienne de sa mission locale lors du « bombardement » de Kharkiv.

Dans la station Dorohozhychi, à l’intérieur du métro de Kyïv transformé en abri antiaérien, l’AFP a vu des dizaines de familles. Beaucoup ont passé les six dernières nuits par terre, allongées sur des draps et des serviettes. 

Les frappes sur Kyïv et Kharkiv ont suscité une vive émotion dans le monde, où manifestations contre la guerre, gestes de solidarité avec l’Ukraine et sanctions tous azimuts se sont multipliés ces derniers jours.

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Parmi les mesures économiques, l’UE a confirmé que sept banques russes seraient, à compter du 12 mars, exclues du système de messagerie Swift, un rouage-clé de la finance internationale, tandis que la Banque mondiale a coupé tous ses programmes d’aide en Russie et au Bélarus. 

Conséquence de l’isolement économique croissant de la Russie, les prix des hydrocarbures et de l’aluminium, dont la Russie est une grosse exportatrice, flambaient, avec des cours du pétrole au plus haut depuis près d’une décennie. 

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Le rouble a perdu en quelques jours plus d’un tiers de sa valeur en devises étrangères. Emplois, salaires et prêts bancaires sont potentiellement menacés.

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La Russie est aussi de plus en plus isolée dans les domaines sportifs et culturels. Le géant de la musique en streaming Spotify a annoncé mercredi soir la fermeture de ses bureaux en Russie et le retrait des contenus commandités par l’État russe de son site. 

Écoutez l’entrevue de Richard Giguère, brigadier général à la retraite des Forces armées canadiennes, professeur invité à l’Université Laval  

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