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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

L'alimentation scolaire, le combat de Ricardo Larrivée

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Héloïse Archambault | Le Journal de Montréal

2023-04-27T04:00:00Z
2023-04-27T17:54:10Z
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Le chef Ricardo Larrivée poursuit son combat pour améliorer les repas scolaires au Québec. Il publie aujourd’hui avec le Lab-École un document phare pour inspirer les écoles dans l’amélioration de l’heure du lunch et permettre aux enfants de manger dehors ou ailleurs qu’à leur pupitre. 

«Je vais continuer à me battre parce que je crois que tant qu’on n’aura pas un programme universel pour nourrir nos enfants à l’école, on aura passé à côté de quelque chose, et c’est comme si on méprisait ce que ces enfants-là sont», confie le chef Ricardo Larrivée.

Le Lab-École, l’organisme qui vise à penser l’école de demain, vient de publier un document sur des écoles québécoises qui ont amélioré l’alimentation et l’agriculture scolaire (voir encadré), que Le Journal a obtenu en exclusivité. 

Après avoir récemment annoncé qu’il quittait la barre de son émission, M. Larrivée aura plus de temps à consacrer à son autre cheval de bataille: le repas scolaire. 

«On va débattre du troisième lien à Québec pour des milliards, mais nourrir un enfant [...], ça, on ne l’entend pas. C’est sûr, il est petit. Il ne fera pas de manif dans le milieu de la rue, il a 4 ans», déplore un des trois fondateurs du Lab-École. 

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«Manger mieux à l’école»

«Mon message sera toujours le même: mieux manger à l’école, manger gratuitement, dans des lieux faits pour ça», martèle le cuisinier de 56 ans.

Récemment, Le Journal révélait que des milliers d’enfants ont le ventre vide à l’école. Tartine de ketchup, repas avarié, lunch incomplet : des écoliers n’ont pas de repas qui les soutiennent pour leur journée. Le Canada est le seul pays du G7 qui n’a pas de programme universel d’alimentation scolaire. 

«On est des cancres, réagit M. Larrivée. Il n’y a aucune raison qu’on ne soit pas les meilleurs là-dedans.» 

Par manque de place, des écoliers doivent souvent manger dans le bruyant gymnase (en vitesse), ou à leur pupitre, où ils étudient toute la journée. 

Selon les constats du Lab-École, les souhaits des enfants sont pourtant simples : manger dehors, en petits groupes, dans un endroit tranquille et avoir plus de temps. 

Le temps de manger

«On ne parle pas de milliards, ou d’aller sur la Lune ! Des enfants veulent juste avoir le temps de manger leur lunch, c’est quand même épouvantable!», déplore M. Larrivée. 

«S’ils vont manger dehors, oui, ils vont peut-être être mouillés, ils vont revenir plus sales, mais le gain est plus grand», jure-t-il. 

Ainsi, le Lab-École présente des projets dans l’objectif qu’ils se multiplient. 

«On voulait démontrer que c’est possible à travers des exemples existants et positifs au Québec, dit-il. Le plus grand problème, c’est le manque de communication, parce que tout le monde est débordé.»

À certains endroits, le jardin communautaire produit tellement de récoltes que ses écoles fournissent un organisme d’aide alimentaire. 

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«Il y a quelque chose de gratifiant là-dedans», s’enorgueillit-il.

Si vous avez des témoignages au sujet de cas de malnutrition dans les écoles, n'hésitez surtout pas à écrire à m'écrire à l'adresse suivante: heloise.archambault@quebecormedia.com

Exemples de projets soulignés par le Lab-École

  • Banquettes à la cafétéria

École Notre-Dame-de-Fatima, Lac-Mégantic, Estrie

L’école a complètement réaménagé la cafétéria pour la rendre conviviale: comptoir-lunch, table ronde, coin piquenique, banquettes avec coussins. 

Plusieurs petits coins intimes ont été créés pour permettre aux enfants de choisir où ils veulent s’asseoir. 

Avant, le bruit était tellement fort que des enfants portaient des coquilles. 

Des panneaux acoustiques taillés et peints en forme d’arbre ornent le décor. 

Les élèves pourront aussi bientôt aller dîner à l’extérieur.


  • Un jardin de 200 mètres carrés

École Notre-Dame-de-la-Paix, Saint-Ambroise-de-Kildare, Lanaudière

Les élèves entretiennent et ensemencent un immense garde-manger de 200 m2 depuis 10 ans. 

Les 24 bacs ont été montés par les jeunes et leurs parents, et chaque classe est responsable d’un bac. 

Une partie des récoltes est mangée par les élèves, pendant les récréations. Le reste est transformé, congelé ou déshydraté par les enfants. 

Depuis ce projet, la qualité des lunchs s’est améliorée, note la direction. 


  • Partage de collations

École de la Tortue-des-Bois,Saint-Mathieu-du-Parc, Mauricie

Voilà huit ans que les parents sont mis à contribution pour préparer des collations pour toute la classe, selon un horaire. 

L’initiative permet d’améliorer la qualité et la variété des collations, et elle évite des emballages individuels. 

Les enfants éprouvent aussi de la fierté lorsqu’ils apportent leur collation. 

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