Kiska l’orque: «C’est un traitement qu’on ne réserve même pas aux criminels»

La pression s’accentue pour faire libérer l’épaulard Kiska du parc Marineland, la seule orque en captivité au Canada, alors que de nombreuses pétitions et des organismes de défense des animaux demandent sa libération. 

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Pour Phil Demers, ancien entraineur d’animaux au parc Marineland, les comportements de Kiska, qui est complètement seule depuis 2011, ne sont pas normaux. 

Sur plusieurs vidéos, on peut voir l’orque se frapper violemment la tête contre les parois de son aquarium. 

«Pendant mes douze années là [chez Marineland], je n’ai jamais vu un autre épaulard faire quelque chose comme ça», explique l’ancien entraineur. 

«Elle est en détresse. C’est un animal qui souffre. Elle souffre mentalement, elle souffre physiquement, et ses conditions continuent de se détériorer. Il faut que quelque chose se passe avant qu’il soit trop tard», poursuit M. Demers. 

Malgré qu’il soit désormais interdit au Canada de garder des épaulards en captivité, Marineland dispose d’une sorte de clause grand-père qui lui permet de conserver l’animal dans son enceinte. 

Phil Demers estime que l’entreprise n’a pas vraiment le choix de garder Kiska puisqu’elle rapporte encore pas mal d’argent. 

«En ce moment, Marineland n’est pas intéressé à faire des changements à l’environnement de Kiska», affirme-t-il. 

L’expert explique d’ailleurs que les épaulards sont des animaux très sociables et qui ont de nombreuses émotions. Dans la nature, ils sont toujours accompagnés d’autres épaulards. Le fait que Kiska soit seule, dans un espace restreint, est donc très difficile pour l’orque. 

Pour Sophie Gaillard, directrice de la défense des animaux à la SPCA de Montréal, il est nécessaire de se soucier du sort de Kiska. 

«Les orques sont des animaux particulièrement complexes au niveau cognitif, émotionnel et mental. Les garder dans des conditions telles est complètement inacceptable en 2021», explique-t-elle. 

«Kiska est détenue complètement seule depuis une dizaine d’années. C’est un traitement qu’on ne réserve même pas à nos pires criminels», lance Mme Gaillard. 

*Visionnez les entrevues complètes dans la vidéo ci-dessus*