Kingsbury a été digne d’un champion


Mathieu Boulay
Mikaël Kingsbury n’a pas remporté la médaille d’or à l’épreuve des bosses aux Jeux de Pékin. Certains ont été surpris et d’autres ont été déçus par le résultat.
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Pour ma part, j’ai eu plusieurs réflexions en voyant le skieur de Deux-Montagnes sur la deuxième marche du podium. Je tentais de comprendre ce que le Suédois avait fait de mieux. Et le principal intéressé ? De la dignité et de l’humilité à l’état pur.
Kingsbury a fait une excellente descente en super finale. Ses deux sauts ont été exécutés à son niveau habituel. Il a bien négocié les bosses qui étaient dures comme de la roche.
Bref, il n’aurait pas pu faire mieux dans des conditions froides et venteuses. En y allant d’une approche plus prudente, il a obtenu un pointage de 82,18. On pensait que c’était suffisant pour une autre réussite dorée, mais ce n’était pas le cas.
Walter Wallberg, un Suédois de 21 ans, a décidé de casser le party. Sa descente était moins propre sur le plan technique, mais il a rallié l’arrivée plus rapidement (1,3 seconde) que le Québécois. Et ce fut très payant sur la carte des juges.
C’est un résultat qui peut susciter un débat. Globalement, Kingsbury a fait une meilleure descente que Wallberg. Moins d’erreurs techniques, plus de stabilité. Ce ne fut pas suffisant pour remporter une deuxième médaille d’or olympique consécutive.
J’ai écouté l’excellente analyse de Dominick Gauthier qui a décortiqué le classement final. Il a offert une théorie fort intéressante. Avec un tableau, il a démontré que les juges avaient possiblement été influencés par le pointage généreux qu’ils avaient donné à Ikuma Horishima qui a terminé troisième. Ça ne serait pas surprenant.
Un grand champion
Ce qui m’a le plus impressionné ? Ce sont les réactions et les paroles de Kingsbury au terme de la compétition.
Il avait toutes les raisons de critiquer les juges qui ont donné le titre à Wallberg. Il venait de voir une domination des quatre dernières années prendre fin avec une médaille d’argent. Ce n’est pas le résultat qu’il souhaitait.
Le multiple champion du monde est demeuré calme et posé. Pour lui, il s’agissait d’une troisième médaille olympique après tout. Il est devenu le skieur le plus titré de son sport. Ce n’est pas rien.
Il a parlé comme un champion, mais aussi comme un grand. Il a levé son chapeau au nouveau monarque olympique. Il faut beaucoup d’humilité pour le faire dans de telles circonstances. Il a tout donné, mais il s’est frotté à un adversaire qui était en état de grâce.
Les larmes de Justine
On a vécu un autre moment d’émotion lors de la première finale féminine des bosses. Après son premier saut, Justine Dufour-Lapointe a été victime d’une chute.
On a tous grimacé de douleur dans notre salon. Même si ses espoirs olympiques venaient de s’envoler, la championne olympique de Sotchi a tenu à terminer sa course. « Il ne faut jamais abandonner », a-t-elle mentionné avec les larmes aux yeux au collègue Antoine Deshaies.
Un message qui s’adressait à tous les jeunes athlètes qui l’ont regardée avec des yeux admiratifs devant leurs téléviseurs. Dufour-Lapointe a retenu ses larmes pour s’adresser à eux, qui vivent des hauts et des bas depuis le début de la pandémie.
Les Jeux olympiques, ce sont des exploits, mais aussi des déceptions. Kingsbury et Dufour-Lapointe ont démontré qu’il était possible de garder la tête haute même s’ils n’ont pas obtenu les résultats qu’ils souhaitaient.
Fillier doit se comparer à elle-même

J’ai été surpris de voir certains collègues dresser une comparaison entre l’attaquante de l’équipe féminine Sarah Fillier et Connor McDavid. Pas la première fois que ça arrive. Le nom de Marie-Philip Poulin a souvent été associé à celui de Sidney Crosby. Il faut arrêter ce type de comparaison. Elles ont le droit d’avoir leur propre identité. Fillier a le potentiel pour reprendre le flambeau de Poulin dans les prochaines années. Et elle le fera à sa façon.
Un match des étoiles qui n’a pas levé

Le match des étoiles de la LNH n’est pas passé à l’histoire même s’il était présenté à Las Vegas. Avec les absences de Crosby, Malkin, Alex Ovechkin et Carey Price, c’était difficile d’y être intéressé. La qualité du spectacle et l’ambiance n’étaient pas au rendez-vous. Par contre, j’ai bien aimé l’épreuve de la fontaine du Bellagio lors du concours d’habiletés. Une compétition originale avec un décor spectaculaire. Pour le reste, la LNH est mûre pour une refonte de sa fin de semaine des étoiles.
Bettman a lancé un ultimatum

Gary Bettman n’est pas passé par quatre chemins. Si les mesures sanitaires ne permettent pas un Centre Bell rempli, le repêchage de la LNH n’aura pas lieu à Montréal. La balle est maintenant dans le camp de François Legault et de la Santé publique. S’ils ne sont pas capables de fournir des garanties au Canadien et à la LNH bientôt, le Québec perdra un autre événement majeur. Ça serait incroyable, au moment où le Tricolore a d’excellentes chances d’avoir la première sélection au total. Un prix de consolation à cette saison à oublier.
Barriault a frappé un mur

Marc-André Barriault respirait la confiance en prévision de son affrontement contre Chidi Njokuani. Par contre, ce fut de courte durée. Une défaite par knock-out en 16 secondes. Un revers brutal après une combinaison du vétéran. Barriault pourrait avoir de la difficulté à se relever de cette courte et dure soirée de travail. Le combattant sera peut-être obligé d’écouler le dernier combat prévu à son entente avec l’UFC. Il devra jouer le tout pour le tout à son prochain duel afin d’avoir un nouveau contrat potable. Sinon, ça pourrait être la fin.