Kim Jong Un à Pékin aux côtés de Xi Jinping et Vladimir Poutine

AFP
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un est arrivé en Chine mardi dans son train blindé pour participer à un imposant défilé militaire à Pékin, où il devrait se retrouver aux côtés des présidents russe et chinois lors d'une rencontre sans précédent.
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Kim Jong Un, parti lundi après-midi de Pyongyang, a traversé la frontière dans la nuit de lundi à mardi pour assister à la parade qui célébrera mercredi matin les 80 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale, a rapporté l'agence sud-coréenne Yonhap, citant les médias d'États nord-coréens.
Il devrait arriver à destination dans la journée, à une heure difficile à apprécier, au bout d'un trajet de 1.300 kilomètres estimé à une vingtaine d'heures.
Kim Jong Un fait partie des 26 chefs d'État et de gouvernement du monde entier invités à l'évènement monumental prévu autour du président Xi Jinping. Le président russe Vladimir Poutine y assistera également.
La mise en scène protocolaire est gardée secrète, malgré les spéculations sur le placement des uns et des autres en tribune et sur une éventuelle rencontre ultérieure Xi-Kim-Poutine, qui serait sans précédent. À elle seule, l'apparition de Kim Jong Un en public au milieu d'un certain nombre de dirigeants étrangers serait inédite.
La sécurité a été considérablement renforcée en vue du défilé. Des soldats ont pris position sur les ponts et au coin des rues. Des kilomètres de barrières métalliques ont été prépositionnées le long des avenues. Les Pékinois se creusent la tête pour savoir comment ils se déplaceront mercredi.
Depuis son arrivée à la tête d'un pays reclus soumis à de lourdes sanctions internationales, Kim Jong Un en est seulement à son onzième déplacement à l'étranger. Il s'était rendu quatre fois en Chine auparavant.
Efforts américains contrariés
«Cette visite montre que la Corée du Nord est acceptée en tant que membre d’un groupe de nations dirigé par la Chine, qui inclut également la Russie. Elle montre que la Chine tolère - sans pour autant s'en réjouir - les relations actuelles entre la Corée du Nord et la Russie», alliée mais aussi rivale, estime Christopher Green, spécialiste de la péninsule coréenne à l'International Crisis Group.
Vladimir Poutine, lui, est arrivé dimanche en avion en Chine pour participer à Tianjin (nord) parmi une vingtaine de dirigeants eurasiatiques à une réunion de l'Organisation de coopération de Shanghai qui s'est achevée lundi. Il devrait passer un long moment avec ses hôtes chinois mardi à Pékin.
La Russie et la Chine affichent leur entente alors qu'elles sont engagées dans une épreuve de force avec l'Occident et les États-Unis. À Tianjin, M. Poutine, malgré sa rencontre avec Donald Trump en Alaska le 15 août, n'a donné aucun signe de vouloir céder aux pressions du président américain pour une résolution du conflit en Ukraine.
La Chine et les États-Unis se sont de leur côté livrés début 2025 à une surenchère de droits de douane réciproques avant de convenir d'une trêve pour l'instant temporaire. Les relations des Russes et des Chinois sont tendues aussi avec les Européens.
Le dirigeant nord-coréen avait capté la lumière en 2018 et 2019, au cours du premier mandat de M. Trump, en le rencontrant à trois reprises.
Il s'est mis en retrait après l'échec du dernier sommet avec le président américain, au Vietnam. Depuis, les efforts de M. Trump pour enrayer la menace nucléaire et balistique que fait peser la Corée du Nord sur les alliés régionaux des États-Unis sont restés vains.
La Corée du Nord est devenue l'un des grands alliés de la Russie dans la guerre en Ukraine, lui envoyant des milliers de soldats et des armes.