Kim Clavel perd, la boxe féminine gagne

Réjean Tremblay
Que plus personne ne vienne déblatérer sur la boxe féminine. Kim Clavel a perdu. C’est vrai, et Yesica Nery Plata méritait la victoire. Elle a été plus solide, plus forte et a frappé aussi souvent mais beaucoup plus fort que Kim Clavel.
Mais qui va oser dire que ce combat de dix rounds ne fait pas partie des bons combats de l’année? Et pas seulement au Québec.
On a eu droit à une démonstration technique, surtout de Clavel, de courage, de hargne, de force de Plata, et aussi de coaching, puisque la télé nous a montré Danielle Bouchard entre les assauts. En écoutant ses instructions, on comprenait facilement où en était rendu le combat dans sa tête.

Et on a compris, à partir du septième round, que Clavel pouvait encore aller chercher un combat nul, mais que la victoire devenait problématique.
En tous les cas, Mario Cecchini, l’ancien président des Alouettes, a pu oublier pendant une demi-heure la saloperie de son congédiement. Il était l’invité du promoteur.
LA DOULEUR DE LA DÉFAITE
Kim Clavel pleurait abondamment en point de presse. Homme ou femme, la défaite fait mal. J’ai vu Lucian Bute à Nottingham après sa défaite contre Carl Froch. Il était démoli. J’ai vu Éric Lucas à Copenhague après Mikkel Kessler. Le visage en steak haché. Dans les deux cas, Stéphane Larouche était à leur côté. Et Jean Pascal après Sergey Kovalev, vous pensez qu’il n’avait pas mal?
Que Clavel ait pleuré est bien correct. C’est elle qui a trimé, elle qui s’est battue et elle qui devait affronter l’agonie de la défaite.
Par ailleurs, n’allez pas croire que le clan Clavel a été pris par surprise. Deux jours avant le combat, Stéphan Larouche m’a juste dit: «On a un vrai challenge sur les bras. Elle a un gros crochet de gauche». Il aurait pu ajouter «et un bon jab».
Kim Clavel est encore jeune. Dans sa catégorie, il y a de nombreuses bonnes boxeuses. La boxe est cruelle, mais c’est un sport. Une défaite n’est pas la fin de tout; la preuve, Yesica Nery Plata a deux défaites inscrites à son palmarès.
Ça n’a pas empêché Boxrec de la classer numéro un au monde.
LE JUGE DE MARIE-PIER HOULE
GYM perd sa dernière championne. Mais il y un combat revanche qui est très possible. Et ce Mazlum Akdeniz, qui a gagné un dix rounds à sens unique contre son Mexicain de la soirée, a peut-être quelque chose à voir progresser. En tous les cas, il est énergique et en super forme.

L’autre point à noter est le combat de Marie-Pier Houle. La jeune femme est douée d’un physique athlétique idéal pour la boxe. Elle était bien préparée et elle a gagné un combat relativement serré.
Mais comment un juge a-t-il pu donner tous les rounds à Madame Houle? Et il me semble que ces jugements à l’emporte-pièce sont trop fréquents dans l’univers de la Régie des alcools, des courses et des jeux.
Marco Bergeron était-il là?
DANS LE CALEPIN
Richard L’Écuyer avait également prédit une victoire de Plata. Et pour rassurer mon vieux compère Jean-Charles Lajoie, mon accréditation était impeccable. Claire Couturier demeure une grande professionnelle.