Kent Hughes voulait embaucher un autre gestionnaire... et Jeff Gorton a éclaté de rire
TVA Sports
Lorsqu’il est entré en fonctions à titre de directeur général des Canadiens de Montréal en janvier 2022, Kent Hughes a rapidement appris qu’une bonne partie de son travail consistait à gérer du monde. Pas seulement les joueurs, mais tout un personnel d’employés travaillant en-dessous de lui hiérarchiquement.
«Cette gestion était plus prenante que ce à quoi je m’attendais», a avoué l’ancien agent de joueurs lors d’une entrevue avec Renaud Lavoie de TVA Sports.
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Hughes est même allé voir Jeff Gorton pour le convaincre d’embaucher ce que l’on appelle un «COO» dans le jargon corporatif anglophone, soit un gestionnaire qui aurait veillé à la supervision des opérations quotidiennes de l’organisation.
«Il est parti à rire et m’a répondu : "On se fait payer beaucoup d’argent pour déléguer ces responsabilités à quelqu’un d’autre"», a raconté Hughes avec le sourire.
Le DG a plaidé auprès de Gorton qu’il avait avant tout été embauché pour ses connaissances du hockey, et non pour gérer des individus. Encore une fois, il s’est fait rire au visage.
Difficile d’être patient
L’un des plus grands défis de Hughes, qui a piloté une reconstruction à son arrivée, a été de ne pas brûler des étapes, et ce, même s’il se décrit comme une personne extrêmement compétitive qui veut gagner.
«Il n’y a pas une meilleure chose qu’essayer de gagner ensemble, a confié Hughes. La chose la plus difficile, c’est d’être patient avant de se rendre à un point où on peut être plus compétitif.»
Détrompez-vous, par contre, son plan n’est jamais coulé dans le béton. Il a démontré qu’il était capable de l’ajuster comme il l’a fait l’an dernier à la date limite en gardant ses futurs joueurs autonomes pour laisser une chance à son équipe de se qualifier pour les séries éliminatoires.
«C’est un emploi où tu réagis, a illustré Hughes. Il faut être en mesure d’être flexible pour réagir aux choses.»
Une saine gestion de la masse salariale place d’ailleurs le DG en meilleure posture pour réagir à un changement de cap.
«On n’est pas arrivés avec un blueprint en janvier 2022 pour prédire ce qui devait arriver pour chaque mois. On voulait pouvoir s’ajuster si on était en avance ou en arrière par rapport au plan. Et il fallait avoir de la souplesse parce que si tu réalises que tu es en avance et que tu n’as pas l’espace sous le plafond, tes mains sont liées.»
C’est pourquoi, entre autres, le CH s’est départi du contrat de Carey Price l’été dernier dans un échange avec les Sharks de San Jose.
C’est pourquoi, aussi, Hughes n’est pas en mesure de prédire quand exactement l’équipe atteindra son apogée et luttera pour la coupe Stanley.
«C’est difficile de mettre une date ultime, a-t-il prévenu. On a encore plusieurs jeunes qui ne sont pas avec nous. On doit demeurer souples. On est jeunes. Est-ce qu’on manque de vétérans? Chaque jour, on prend des informations et on prend des décisions en fonction de ces événements.»