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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Keir Starmer promet de «défendre une BBC forte et indépendante»

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2025-11-12T16:16:52Z
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Le Premier ministre britannique Keir Starmer a promis mercredi de «défendre une BBC forte et indépendante», tout en évitant de parler des menaces d'attaque en diffamation de Donald Trump contre le groupe audiovisuel, deux jours avant la fin de l'ultimatum posé par le président américain.

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Le dirigeant travailliste a toutefois estimé que le groupe audiovisuel public devait «mettre de l'ordre dans ses affaires», «respecter les standards (de qualité) les plus élevés» et «corriger rapidement les erreurs».

Donald Trump menace de réclamer un milliard de dollars (863 millions d'euros) de dommages et intérêts à la BBC, pour avoir déformé ses propos dans un documentaire de son magazine d'information phare, «Panorama», diffusé en octobre 2024 juste avant la présidentielle Américaine.

MEGA/WENN
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Dans une lettre au groupe audiovisuel britannique, ses avocats ont donné jusqu'à vendredi 22h GMT au géant de l'audiovisuel britannique pour présenter ses excuses et retirer le documentaire incluant le montage trompeur diffusé fin octobre 2024.

Keir Starmer, qui se montre soucieux de ménager ses relations avec le président américain, a été interrogé mercredi par un député devant le Parlement pour savoir s'il comptait demander à Donald Trump de renoncer à son attaque en diffamation.

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S'il a soigneusement évité de répondre à cette question, il a promis de «toujours défendre une BBC forte et indépendante». «Certains préféreraient que la BBC n'existe pas. Certains d'entre eux sont assis là», a-t-il déclaré en visant des membres de l'opposition. «Je ne suis pas de ceux-là», a dit le dirigeant travailliste.

«À l'ère de la désinformation, l'argument en faveur d'un service d'information britannique impartial est plus fort que jamais», a-t-il mis en avant, dans sa première prise de parole publique dans cette affaire.

Guerre ouverte

La BBC, institution longtemps chérie des Britanniques, a été bousculée par plusieurs polémiques ces dernières années.

Cette affaire a poussé le directeur général de la BBC, Tim Davie, et la patronne de la chaîne d'information du groupe, Deborah Turness, à démissionner dimanche. M. Davie a reconnu, devant les salariés du groupe, «un manquement (aux) règles éditoriales».

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Il est reproché à la BBC d'avoir monté des phrases prononcées à différents moments d'un discours datant du 6 janvier 2021, jour de l'assaut contre le Capitole à Washington par des partisans de M. Trump. L'extrait diffusé donnait l'impression que le président sortant incitait ses partisans à se rendre au Congrès pour «se battre comme des diables».

Dans sa phrase intégrale, M. Trump déclarait: «Nous allons marcher vers le Capitole et nous allons encourager nos courageux sénateurs et représentants et représentantes au Congrès». L'expression «se battre comme des diables» correspond à un autre passage du discours.

Donald Trump a affirmé mardi soir qu'il avait «l'obligation» de poursuivre la BBC «parce qu'on ne peut pas permettre aux gens de faire cela».

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La télévision a «modifié mon discours du 6 janvier (2021), qui était un beau discours, un discours très apaisant, et l'a fait paraître radical, ils l'ont réellement changé. Ce qu'ils ont fait est assez incroyable», a insisté le président américain sur la chaîne américaine Fox News.

La chaîne publique britannique «a charcuté» le discours, «c'était très malhonnête», a-t-il ajouté.

Le président américain, en guerre ouverte contre la presse, a multiplié les menaces et actions en justice contre des médias américains, dont certains ont accepté de lui verser des millions de dollars pour qu'il retire ses plaintes.

«Financement durable»

Selon un sondage de l'institut Yougov réalisé auprès plus de 5000 adultes et publié mardi, 57% des Britanniques estiment que la BBC devrait présenter ses excuses à Donald Trump.

Seules 25% des personnes interrogées sont opposées à de telles excuses.

Cette affaire tombe alors que le groupe audiovisuel, qui tire l'essentiel de ses revenus de la redevance, doit renégocier d'ici fin 2027 son contrat de mission décennal avec le gouvernement. La révision du contrat va démarrer «avant la fin de l'année», a annoncé la ministre de la Culture Lisa Nandy mardi.

«Nous veillerons à ce que la BBC bénéficie d'un financement durable», a-t-elle promis.

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