Karkwa au Festival d’été de Québec: fabuleuse tempête rock après l’orage


Cédric Bélanger
Une évacuation, un orage puis un rappel en catastrophe sur les plaines d’Abraham pour 22h: un parcours du combattant a mis la table à un fabuleux concert rock auquel Karkwa avait convié plusieurs amis, mardi soir, au Festival d’été.
Devant l’adversité, les gars de Karkwa ont mis leurs gants de boxe. Même s’il n’y avait finalement que quelques milliers de fidèles regroupés près de la scène, le quintette a joué comme s’il avait la foule des Cowboys Fringants devant lui.
L’ouverture a été percutante. Après le passage du DJ CRi, qui a mis la table avec ses rythmes électroniques, Louis-Jean Cormier et sa bande ont lancé les hostilités par un furieux segment instrumental balayé par d’étourdissants jeux de lumière, qui s'est avéré un bon indice de ce qui s'en venait.
Comme promis, Talk a ensuite rendu visite à Karkwa pour chanter quelques lignes de Parfaite à l’écran, premier extrait de Dans la seconde, l’album du grand retour après 12 ans d’absence.

«Montagnes russes»
«Quelles drôles de montagnes russes que ces deux dernières heures», a par la suite confié Louis-Jean Cormier, en avertissant le public de profiter de chaque seconde de ce spectacle en formule carte blanche parce qu’il s’agissait d’une ultime performance à Québec et sur les Plaines.
Dans une tempête de guitares mordantes, d’envolées de claviers planantes et de percussions incisives, le groupe a ensuite navigué dans ses deux époques de vie en alternant les titres de son dernier album et une sélection de pièces des disques Les tremblements s’immobilisent, Les chemins de verre et Le volume du vent.
La communion des voix de Louis-Jean Cormier et Klô Pelgag sur Moi-léger a été l’un des faits saillants de la première portion du concert, marqué aussi par une version inspirée d’Oublie pas, avec Marie-Pierre Arthur, conjointe du claviériste François Lafontaine et donc membre de la grande famille Karkwa.
Utilisées sporadiquement comme choristes de luxe, les filles du trio acadien Les Hay Babies ont procuré une belle profondeur vocale, notamment au très bel enchaînement Les chemins de verre/Dormir le jour.
Tout près les uns des autres
Louis-Jean Cormier avait bien raison d’affirmer qu’on avait devant nous le meilleur millésime de Karkwa, ce qui rend encore plus dommage l’intention de ses membres de remettre le groupe en dormance au terme de cette tournée.
Dans ce qui pouvait sembler une façon de faire contrepoids à l’immense parterre des Plaines, les membres de Karkwa ont joué tout près les uns des autres, au centre de la scène, comme s’ils étaient dans une petite salle de spectacle.
Sur les écrans, des projections kaléidoscopiques venaient se marier aux élans rock de la formation qui, pressée par le temps, a dû laisser tomber quelques titres qui étaient au programme.

Après de rapides négociations parce qu'il ne restait que deux minutes au chronomètre, Karkwa a conclu en force, avec tous ses invités, sur l'air d'Échapper au sort. C'en était fait des adieux aux Plaines.
Mais était-ce des adieux? «À un de ces quatre, qui sait?» ont été les dernières paroles de Louis-Jean Cormier, avant que tout le monde se quitte sur une longue ovation.
La liste des chansons
1) Ouverture (CRi)
2) Parfaite à l’écran (avec Talk)
3) Le pyromane
4) À bout portant
5) Gravité
6) Moi-léger (avec Klô Pelgag)
7) Dans la seconde (avec Les Hay Babies)
8) Nouvelle vague (avec Les Hay Babies)
9) Oublie pas (avec Marie-Pierre Arthur)
10) Marie tu pleures (avec Marie-Pierre Arthur et Les Hay Babies)
11) Le coup d’état
12) Le compteur
13) Les chemins de verre (avec Les Hay Babies)
14) Dormir le jour (avec Les Hay Babies)
15) L’épaule froide
16) Échapper au sort (tout le monde)