Justin et son costume néo-démocrate

Mario Dumont
Justin Trudeau a marqué un grand coup cette semaine. Il a assuré la stabilité de son gouvernement jusqu’en 2025. Et en mettant le NPD dans sa poche, il a peut-être déjà pris une option sur sa réélection pour un autre mandat (si ça l’intéresse encore).
À quoi avons-nous assisté cette semaine ? Avons-nous assisté au compromis entre un premier ministre libéral et un chef néo-démocrate ? Une entente dans laquelle on échange une promesse de ne pas renverser le gouvernement contre une liste d’épicerie de nouveaux programmes sociaux à implanter ? Ça, c’est la version officielle.
Ou aurions-nous plutôt assisté à une entente entre deux néo-démocrates ? L’un qui se présente ouvertement sous la bannière du NPD et l’autre qui s’est déguisé en libéral pour atteindre le pouvoir. Après tout, Justin Trudeau est un adepte des costumes et déguisements. Mettre l’écusson libéral pour accéder au pouvoir, c’est rien !
En passant, c’est ce qu’on a souvent dit de son père. Qu’il a flirté allègrement avec le NPD et les mouvements très à gauche. Lorsqu’est venu le moment de s’engager politiquement, il a misé sur la proximité du pouvoir et de l’establishment en s’alignant avec le Parti libéral.
- Écoutez la rencontre Dutrizac – Dumont diffusée chaque jour en direct 7 h via QUB radio :
Les déficits comme priorité
Retournons à l’élection qui a porté Justin Trudeau au pouvoir, sa première, celle qui allait le définir comme leader. À ce moment, en 2015, les finances du Canada se portaient bien, on venait d’équilibrer le budget.
Même le NPD proposait son programme social sans retourner en déficit. Le NPD voulait conserver l’équilibre budgétaire. Justin Trudeau a pris tout le monde par surprise en dépassant le NPD par sa gauche. Alors que la situation ne l’exigeait pas, il s’est engagé sur une base idéologique à faire des déficits pour dépenser davantage. Plus NPD que le NPD !
Une fois élu, jamais Justin Trudeau n’a amené la rigueur budgétaire comme frein à l’implantation de nouvelles dépenses. Jamais la prudence financière n’a fait partie de son approche politique. À une époque, il avait à ses côtés Bill Morneau, un ministre des Finances issu du monde des affaires. Plus maintenant.
Au début de son mandat, bien avant la COVID, le premier ministre avait déjà commencé à faire des déficits nettement supérieurs à ce qu’il avait promis en campagne électorale. Les budgets libéraux y allaient fort dans les nouvelles dépenses.
- Écoutez la rencontre Latraverse – Dumont diffusée chaque jour en direct 17 h via QUB radio :
Généreux avec l’argent public !
Durant la crise de la COVID, il fallait aider et il était normal d’emprunter pour cette situation d’urgence. Mais Justin Trudeau est allé à l’extrême dans la générosité des programmes. La PCU a duré longtemps et a ouvert la porte à des fraudes sans précédent. « Le Canada est là pour vous », disait le premier ministre pour expliquer sa générosité débordante et sa distribution de chèques.
Justin Trudeau est heureux de cette entente parce qu’elle lui donne ce qu’il n’a pas obtenu à l’élection : quatre années de tranquillité au pouvoir. Et de toute façon, avec les néo-démocrates, il se sent en famille.
- Écoutez la brève d’actualité avec Mario Dumont diffusée chaque jour en direct 16 h 30 via QUB radio :