Justin Carbonneau craque après avoir été repêché: «J’ai eu une pensée pour mes parents»

Kevin Dubé
LOS ANGELES | Justin Carbonneau avait encore les yeux rougis quand il s’est présenté devant les membres des médias, un peu plus d’une demi-heure après avoir été réclamé par les Blues de St. Louis, au 19e rang du repêchage de la LNH.
Ses yeux trahissaient les émotions qu’il avait ressenties dès le moment où les Blues avaient annoncé son nom. Et il ne pouvait pas vraiment les cacher, puisqu’elles avaient pris le dessus, quelques instants auparavant, lors d’une entrevue avec le collègue de TVA Sports Renaud Lavoie, lors de laquelle il avait eu du mal à répondre aux questions tellement les émotions étaient grandes.
«Il faudrait quasiment que je m’excuse à Renaud, j’ai braillé tout le long, a-t-il lancé en riant aux médias québécois présents à Los Angeles. Là, c’est moins pire, mais pour être honnête, c’est un sentiment extraordinaire.
«Je ne suis pas quelqu’un qui pleure dans la vie. Mais avec tous les efforts que j’ai mis, que ma famille a mis, mes coéquipiers qui m’ont tellement aidé à devenir un meilleur joueur, une meilleure personne et un meilleur leader, ça m’a pogné d’une shot, ça m’a pogné dans la tête. Je ne m’attendais pas à ça.»
Carbonneau a craqué dès les premiers instants, dès qu’il a pris sa mère, Audrey, dans ses bras avant de se diriger sur la scène.
Parce qu’il réalisait non seulement l’ampleur de ce qu’il avait accompli, mais aussi tous les sacrifices qui ont dû être faits par ses proches pour lui permettre d’atteindre ce rêve de jeunesse.
«J’ai eu une pensée pour mes parents et mon frère, pour tous les efforts qu’ils ont faits. Ils se sont levés tôt et ont fait tellement pour moi dans le passé. C’est extraordinaire et je les remercie tellement, tout comme les gars à Blainville qui regardent et qui m’ont appelé aujourd’hui.»
Ce ne sera pas Montréal
Portant fièrement le chandail des Blues, Carbonneau ne pouvait être plus heureux, surtout qu’il a grandi en appréciant le jeu de l’attaquant Jordan Kyrou qui, peut-être, deviendra bientôt son coéquipier.
Mais il était inévitable de lui parler du Canadien de Montréal, puisque tant d’encre a coulé sur les possibilités que le CH le repêche aux 16e ou 17e rangs.
Finalement, cette possibilité est tombée à l’eau en matinée lorsqu’on a appris que le Tricolore avait échangé ces deux sélections pour faire l’acquisition de Noah Dobson des Islanders de New York.
«Pour moi, Montréal était une équipe parmi les autres et ça ne me dérangeait pas nécessairement. J’ai reçu beaucoup de textos après l’échange. Tout le monde était content de voir Dobson débarquer mais, pour moi, ça ne changeait pas grand-chose.»
Une journée de rêve pour Bill Zonnon
Trois choix après celui de Carbonneau, ce fut au tour d’un autre Québécois, Bill Zonnon, d’entendre son nom être prononcé lorsque les Penguins de Pittsburgh en ont fait la 22e sélection au total.
Tout ça, quelques heures après qu’il eut rencontré son idole de jeunesse, P.K. Subban.
«Il m’a dit de profiter du moment et de m’amuser, que le travail commençait après avoir été repêché. Je ne lui ai pas dit qu’il était mon idole, mais on s’était déjà texté quelques fois durant la saison. Il avait vu un article où je disais qu’il était une idole pour moi. Il m’a même dit qu’il allait m’envoyer son numéro et que je pouvais le texter quand j’ai besoin», a-t-il lancé, tout sourire.

Cette sélection complétait le triplé pour le Québec en première ronde, après quelques années de vaches maigres.
«Je me rappelle l’été passé, la première fois que j’ai vu Caleb [Desnoyers], on a pratiqué ensemble et la première chose qu’il m’a dite c’est: “Il faut rendre le Québec fier.’’ J’ai gardé ça en arrière de ma tête. Je suis tellement fier de ces gars-là. On compétitionne durant la saison, mais je les supporte, et je sais qu’ils me supportent aussi.»