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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Jusqu’à 80 000$ de moins après l’inspection: comment bien négocier l’achat de sa propriété?

Louis-Photo - stock.adobe.com
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Ghislain Larochelle

2025-07-03T04:00:00Z
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Julie et François pensaient avoir trouvé la maison parfaite dans l’ouest de l’île de Montréal. Jusqu’à ce que l’inspection révèle près de 75 000$ de travaux...

Lors de la visite, ils découvrent que la maison convoitée nécessite plusieurs travaux importants. De quoi remettre sérieusement en question leur offre d’achat. Sinon, jusqu’où peut-on négocier sans compromettre la transaction?

L’inspection, votre meilleur allié pour négocier

L’inspection d’un bâtiment n’est pas simplement une formalité, c’est en réalité un puissant levier de négociation. Dès que des problèmes structurels, de drainage ou de sécurité sont détectés, l’acheteur dispose d’arguments concrets pour revoir à la baisse son offre initiale.

«L’inspecteur a recommandé une vérification par caméra du drain français. Si tout est à refaire, ce seul poste pourrait coûter entre 15 000$ et 25 000$», explique Julie. Et ce n’est que le début.

Voici le détail des travaux nécessaires qui ont été découverts:

Travaux | Coût estimé

  • Drain français: 15 000$ à 25 000$
  • Thermopompe: 7000$ à 10 000$
  • Deux fenêtres en baie: 4000$ à 8000$
  • Toiture partielle: 8000$ à 20 000$
  • Problèmes électriques: Jusqu’à 10 000$
  • Total: Jusqu’à 73 000$

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Isabelle Perron, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

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Jusqu’où peut-on aller dans une négociation?

La marge de manœuvre varie selon trois grands facteurs: l’état du marché, l’emplacement et l’urgence du vendeur. En présentant des soumissions crédibles d’entrepreneurs certifiés, Julie et François pourraient obtenir une réduction équivalente à la facture des réparations, ou encore négocier une compensation partielle.

Mais attention, tout dépend du contexte:

  • La maison est en vente depuis plusieurs semaines? Plus de marge pour négocier.
  • Plusieurs offres? Le vendeur choisira probablement celle avec le moins de conditions.

Dans toute négociation immobilière, le lien de confiance compte autant que les chiffres. Manifester un intérêt sincère pour la maison, être flexible sur la date de possession ou l’inspection finale peut faire pencher la balance, surtout si le vendeur vit un moment clé (retraite, déménagement rapide, séparation).

Pourquoi les vendeurs acceptent-ils parfois une baisse?
  • Éviter de faire les rénovations eux-mêmes.
  • Conclure rapidement, surtout s’ils déménagent pour un travail, une séparation ou la retraite.
  • Faciliter le financement. Une maison en mauvais état peut retarder ou bloquer l’hypothèque.
Éviter les approximations

Négocier, oui, mais en s’appuyant sur des chiffres réalistes. Trop souvent, les acheteurs improvisent des montants arbitraires. Or, dans un marché exigeant, seule une soumission d’entrepreneur détaillée vous protège bien.

Conclusion

Renégocier le prix après une inspection n’a rien d’abusif. C’est souvent une étape nécessaire pour protéger son investissement et éviter de mauvaises surprises. Bien encadrés et présentés de façon claire, ils peuvent devenir de solides arguments pour réajuster le prix. Dans un marché aussi mouvant que celui de Montréal, savoir négocier avec justesse peut transformer une transaction incertaine en une véritable bonne affaire.

Conseils pratiques

  1. Agissez vite. Obtenez des soumissions écrites et datées dès que possible.
  2. Classez les travaux. Priorisez selon la sécurité, la structure, le confort, puis l’esthétique.
  3. Préparez un dossier. Photos, soumissions, inspection: tout devrait être bien organisé pour appuyer votre demande.
  4. Utilisez votre courtier immobilier. Il saura vous guider sans créer de conflit avec le vendeur.
  5. Ayez un plan B. Une autre maison ou un budget ajusté. C’est votre meilleure force en négociation.
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