Jusqu’à 35% d’augmentation: les salaires grimpent dans le secteur hôtelier


Francis Halin
Alors qu’aux États-Unis, des travailleurs d’hôtel viennent d’obtenir une hausse historique de 10 $ l’heure, la plus forte augmentation en 100 ans, le mouvement vers le haut se fait sentir au Québec.
Lundi dernier, le Wall Street Journal rapportait qu’un syndicat hôtelier venait de réussir à faire augmenter le salaire de certains travailleurs de l’industrie de 7,50 $ US l’heure (10 $ CA).
Au total, c’est plus de 7000 membres du Hotel and Gaming Trades Council, répartis dans 87 hôtels de banlieue de Princeton, New York et Long Island, qui ont eu droit à cette hausse, la plus généreuse depuis un siècle.
Pénurie d’effectifs
Si, au Québec, le portrait n’est pas le même, on constate malgré tout certaines hausses et des efforts pour tenter de juguler la pénurie de main-d’œuvre.
À l’hôtel Entourage sur-le-Lac, à Lac-Beauport, près de Québec, le chef exécutif, Sébastien Laframboise, parle d’augmentations de plus de 35 %.
« Un premier cuisinier, qui gagnait 18,50 $ l’heure en 2019, peut aller chercher jusqu’à 25 $ l’heure aujourd’hui », illustre-t-il.
À 580 kilomètres de là, au Manoir Belle Plage, en Gaspésie, le propriétaire, David Comeau, mise sur le sentiment d’appartenance qu’il juge encore plus important que l’argent.
- Écoutez la chronique économique avec Yves Daoust, directeur de la section Argent du journal de Montréal et du Journal de Québec, au micro de Richard Martineau sur QUB radio :
Des bonis de 1500 $
Pour rester compétitif, David Comeau a aussi eu l’idée récemment de partager une partie de ses profits avec ses employés, selon les heures travaillées.
« Un employé peut avoir quelques centaines de dollars. Un autre, plus de 1500 $ », souligne l’homme à la tête d’une équipe de 25 employés.
« Pour être certain que le travailleur ne soit pas imposé sur ces montants, on les met dans des comptes de régime d’épargne-retraite [REER] », poursuit-il.
PDG de l'AHQ
D’après Véronyque Tremblay, PDG de l’Association Hôtellerie Québec (AHQ), il y a en ce moment un réel mouvement vers le haut avec les salaires.
« En entretien ménager et en cuisine, il y a eu des hausses plus importantes », dit-elle, en précisant elle aussi que le salaire n’est pas le seul élément important.
« Nos hôteliers, souvent, vont aller vers des agences et celles-ci demandent les gros prix. Certains ont du mal à trouver des sauveteurs », ajoute-t-elle.
« Faut arrêter de dire que les emplois en tourisme ne sont pas bien payés. Il y a moyen de faire carrière et de bien gagner sa vie », conclut Martin Soucy, PDG de l’Alliance de l’industrie touristique du Québec (Alliance).
►Préposés aux chambres, cuisiniers, plongeurs et auditeurs de nuit sont les postes les plus difficiles à pourvoir, selon une étude récente de l’Association Hôtellerie Québec avec Horwath HTL. À la direction générale, le salaire varie entre 74 700 $ et 148 600 $.