Jusqu'à 20% d'ex-titulaires de charges publiques dans les sociétés actives au Luxembourg


Martin Jolicoeur
Environ 20% des administrateurs de grandes entreprises canadiennes, actives au Luxembourg, ont déjà occupé des fonctions dans le secteur public et parapublic au cours de leur carrière.
Cette donnée nouvelle est tirée de la dernière étude de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) portant sur la banalisation de l’évitement fiscal au Canada, à commencer par la classe politique.
«Mark Carney est loin d’être le seul titulaire de fonctions publiques à avoir des liens avec les paradis fiscaux. L’évitement fiscal a beau être légal, il ne devrait pas être considéré comme “banal” pour autant», soutient le chercheur et co-auteur de cette étude, Colin Pratte.
Une étude publiée par l’IRIS en 2023 rapportait que 67 entreprises multinationales canadiennes ont transféré en toute légalité 120 milliards (G$) de profits nets au Luxembourg dans la dernière décennie. L’étude d’aujourd’hui évalue qu’environ 20% des administrateurs de ces entreprises ont œuvré dans le secteur public ou parapublic à un moment ou un autre de leur carrière.
Parmi ces personnes figurent notamment des premiers ministres, des ministres, des juges à la Cour suprême et un gouverneur général. Cette forte présence contribue à la banalisation de l’évitement fiscal et constitue un «obstacle majeur» à la mise en œuvre de réformes porteuses pour enrayer l’évitement fiscal au Canada, soutiennent les auteurs.