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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Poursuite en diffamation: Julie Snyder et Pénélope McQuade perdent une manche

La poursuite de 450 000$ de Gilbert Rozon n’en est pas une bâillon, dit la cour

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Photo portrait de Michael Nguyen

Michael Nguyen

2022-03-19T00:24:26Z
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Après avoir échoué à faire rejeter la poursuite en diffamation de 450 000 $ intentée par Gilbert Rozon, Julie Snyder et Pénélope McQuade demandent maintenant à la Cour d’appel de statuer en faveur de leur thèse du baillon.

« Rozon entreprend sa demande [...] dans le but de faire taire les victimes alléguées le dénonçant publiquement », affirme Mme McQuade dans sa demande d’appel récemment déposée au palais de justice de Montréal.

C’est que l’animatrice digère mal la décision du juge Yves Poirier, qui a sommairement rejeté sa demande visant à mettre fin à la poursuite intentée par le magnat de l’humour déchu.

« Les demandes [en abus de procédure] n’ont pas de chances raisonnables de succès », avait conclu le magistrat dans une très courte décision.

Cela avait permis au fondateur de Juste pour rire de continuer à aller de l’avant contre les deux femmes à qui il reproche des propos « calomnieux, vexatoires et gravement diffamatoires » prononcés lors d’une émission de La semaine des 4 Julie en 2019. 

Diffamation

L’animatrice Julie Snyder avait alors affirmé que Rozon l’avait agressée sexuellement dans son sommeil il y a une vingtaine d’années. Mme McQuade, invitée sur le plateau, avait renchéri, affirmant avoir aussi été agressée par le même homme. 

« Aucun préjudice ne pourra être prouvé [par Rozon], sa réputation relativement à son comportement sexuel envers les femmes ayant été réduite à néant bien avant l’émission », affirme Mme McQuade dans sa demande d’appel.

Ajoutant que des choses bien pires avaient été dites publiquement à l’encontre de Rozon, elle se dit convaincue qu’il n’y a pas eu de diffamation et qu’elle peut continuer à parler de débat portant sur des enjeux de société.

« La simple existence d’une poursuite-bâillon peut être source de préjudice », renchérit-elle dans la poursuite en citant des propos déjà tenus par un juge de la Cour d’appel.

Mme McQuade demande donc au tribunal d’annuler le jugement de première instance, qui ne comporte aucune explication.

« Le jugement laisse croire, avec beaucoup d’égard, que peu d’attention a été portée au dossier », peut-on lire dans la demande d’appel.

Rappelons que Rozon, qui avait été accusé de viol, avait finalement été acquitté en 2020. L’action collective de plus de 10 millions $ contre lui intentée par un collectif de femmes est également tombée à l’eau, mais plusieurs d’entre elles l’ont ensuite poursuivi individuellement. Ces procédures sont toujours en cours.

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