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Culture

Julie Anne Saumur, la veuve de Jean-Pierre Ferland, revient sur leur histoire d’amour

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Érick Rémy

2024-06-06T15:31:13Z
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Jean-Pierre Ferland et Julie Anne Saumur s’étaient rencontrés en 2008, lors du 400e anniversaire de la ville de Québec. Leur amour, fait de rires et de chansons, d’humour et de folies, pendant 16 ans, est inoubliable. Et elle se souvient...

Photo : Julien Faugrere / Les Publications Charron et Cie inc./Groupe TVA
Photo : Julien Faugrere / Les Publications Charron et Cie inc./Groupe TVA

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Déjà, très tôt, une poignée d'admirateurs faisaient la file afin de pouvoir lui rendre un ultime hommage et d'adresser quelques mots de réconfort et d'appréciation à Julie Anne, sa conjointe, à ses deux enfants, Julie et Bruno, ainsi qu’à une douzaine de membres de sa famille qui formaient une sorte de haie d’honneur dans le foyer de la salle Maisonneuve de la Place des Arts qui servait de chapelle ardente.

Photo Agence QMI, JOEL LEMAY
Photo Agence QMI, JOEL LEMAY

À droite, on remarquait une grande photo de lui, en noir et blanc, les deux mains sur la tête, exhibant un sourire impayable. Un immense bouquet offert par Céline trônait à l’avant-plan. À gauche, sa guitare, complice de toutes ses chansons, et à ses côtés, un drapeau du Québec, qu’il a tant aimé. Au centre, sur un promontoire installé au centre d’une table drapée de velours noir, ses cendres reposaient dans une urne en forme de corolle jaune orangé sur laquelle on pou- vait lire «Jean-Pierre Ferland 1934-2024» et où on avait peint à la main la petite maison et l’immense arbre de la pochette de son incontournable album Jaune. Sous celle-ci, trois trophées Félix, nommés en l’honneur du célèbre chansonnier qui a aussi été son grand ami et mentor. Tout autour, d’autres trophées, des plaques honorifiques, des médailles et distinctions que le petit roi s’était vu décerner durant son long et prolifique règne.

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Son amoureuse, conjointe, complice, choriste et maintenant veuve, Julie Anne Saumur, a accepté de s’asseoir quelques minutes avec moi afin de partager ses émotions face à ces émouvants et déchirants adieux. «Nous étions ensemble 24 heures sur 24. Il était mon copain, mon mari, mon âme sœur. Bref, il était mon tout. C’était merveilleux d’être à ses côtés. On s’embrassait tous les jours et on se caressait. Il était l’homme de ma vie. C’est une grosse perte. C’est un gros morceau qui est parti. Même si je suis entourée de plein d’amis, je me sens seule sans lui.»

Photo : Bruno Petrozza / Les Publications Charron et Cie inc./Groupe TVA
Photo : Bruno Petrozza / Les Publications Charron et Cie inc./Groupe TVA

Le couple fusionnel a vécu 16 ans d’intense bonheur avant d’être éprouvé par la maladie, puis séparé par la mort. «Je ne m’attendais pas à ce que ça arrive si rapidement, a-t-elle confié. Quelques jours avant, alors qu’il était hospitalisé au CHSLD de Saint-Gabriel-de- Brandon, nous avions regardé un spectacle que nous avions donné ensemble à la Maison symphonique. Ça le rendait heureux. Il mangeait bien, il allait bien. Je suis allée chercher Wallis, notre chien. Ce soir-là, nous devions tous coucher ensemble dans sa chambre. Alors que j’arrivais à la maison, j’ai reçu un appel de l’infirmière me demandant de m’en venir puisque son taux d’oxygène baissait de façon critique. Je suis arrivée cinq minutes trop tard. Je me raisonne en me disant que c’était sûrement ce qu’il voulait: que je ne sois pas là quand il partirait.»

Le 27 avril dernier, à moins de deux mois de ses 90 ans, Jean- Pierre Ferland est passé de légendaire à immortel. «Il disait tout le temps: “J’ai vécu ma vie et je n’ai pas peur de mourir.” Il n’avait aucun regret, aucun remords. Il a vécu sa vie comme il le voulait. Nous avons eu la chance d’être ensemble durant toutes ces années», a souligné Julie Anne Saumur.

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Photo : Bruno Petrozza / TVA Publications
Photo : Bruno Petrozza / TVA Publications

L’artiste charmeur et enjôleur aux 450 chansons, surtout d’amour, de beauté et de volupté, n’est plus. «Je vais m’ennuyer de son charisme, de son amour, de son sourire, de son rire, de son humour, de ses folies. Jean-Pierre s’émerveillait de tout. Avec lui, tout était beau, tout le temps. Il avait un regard d’enfant sur la vie. Et je vais surtout m’ennuyer de lui lorsqu’il me regardait avec ses yeux scintillants et son sourire.»

Que croit-elle que son Jean- Pierre nous dirait pour apaiser notre peine? «Oh! Comme c’est beau vu d’en haut! [longue pause] Ne vous inquiétez pas, je suis correct.»

Photo : Patrick Seguin / TVA Publications
Photo : Patrick Seguin / TVA Publications

Un amour extraordinaire qui a duré 16 ans

«On avait des conversations jusqu’aux petites heures de matin, sans fin. On avait le même sens de l’humour. On était tous les deux dans la musique, et le poète en lui a su envoûter la chanteuse en moi.

Tu aimais ma voix, et tu m’as embarquée dans ton autobus du show-business, tu as mis de la musique dans ma vie, tu m’as emmenée un peu plus haut, un peu plus loin. Quand je voyais ton visage, il s’illuminait comme le soleil. Tu me disais dans le creux de mon oreille “T’es belle”, et je savais que t’étais mon amour et moi ta maîtresse.

Mon homme, mon amoureux, mon trésor, mon ami, mon âme sœur et mon chéri, merci pour ton humour, tes faces exceptionnelles, ton million-dollar smile comme disait ton père, ton amour, ta tendresse et tes rires. J’ai tellement vécu de belles choses et de beaux moments à tes côtés (...)

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Photo : Patrick Seguin / Les Publications Charron et Cie inc./Groupe TVA
Photo : Patrick Seguin / Les Publications Charron et Cie inc./Groupe TVA

On ne pouvait jamais s’ennuyer à tes côtés, la vie était folle et belle avec toi (...) Je me rappelle les fous rires en voiture, avec tes farces et tes faces absurdes. Plus un mot et je me retournais pour te regarder,
et voilà la face du siècle qui me faisait rire jusqu’aux larmes pendant le trajet à Québec. Je ne pouvais plus conduire.

Quel beau voyage de vie on a fait ensemble! Je serai toujours reconnaissante d’avoir eu cette chance de partager une partie de ma vie avec toi. Merci pour ces 16 belles années de bonheur, mais j’en aurais pris ben d’autres. Je ne t’oublierai jamais, tu resteras toujours soudé à mon cœur, pour l’éternité, tu vas me manquer, mon bel amour. Je t’aime de tout mon cœur et de tout mon être (...) Tu es et tu resteras toujours l’homme de ma vie. Ta femme, Julie Anne, pour toujours. Une chance qu’on s’est eus. Ton amour de musique va toujours t’aimer. Que veux-tu que je te dise, tu vas me manquer énormément. Merci pour tout mon amour, mon petit roi, mon ami JP et, comme tu l’aurais dit: “Oh, yeah!”»

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