Journée pluvieuse au FEQ: un spectacle quasi privé signé Fletcher

Alexandre Caputo
Rares sont les occasions d’être à quelques mètres d’un artiste qui compte plus d’un milliard d’écoutes sur les plateformes de streaming, alors qu'il est en prestation. C’est pourtant ce à quoi les admirateurs de la chanteuse Fletcher ont eu droit, ce soir au Parc de la Francophonie.
Les festivaliers ont quitté le Parc de la Francophonie en masse, ce soir, après la prestation de Jonathan Roy. Probablement déçus du désistement de Patrice Michaud, ceux qui ont déserté le site ont manqué un beau spectacle de la part de celle qui s’est retrouvée en tête d’affiche.
Tant mieux pour les amateurs de l’artiste américaine, qui étaient à peine quelques centaines à scander chaque mot de chaque chanson avec passion. Ils ont particulièrement réagi lorsque l’habituée des palmarès Billboard a interprété Serial heartbreaker.

L’effet Jonathan Roy
Peut-être était-ce en raison du soleil qui se couchait tranquillement sur la ville, ou peut-être était-ce aussi causé par son style un peu bohème, mais Jonathan Roy a su déposer une ambiance de sérénité sur la foule du Parc de la Francophonie.
Bien sûr, le chanteur derrière Hate that I love you a aussi répondu aux attentes côté musical. Il a démontré la versatilité de son offre, tant avec des titres plus électriques, comme Money, sur lequel on retrouvait des saveurs plus psychédéliques, tant à l’image du morceau du même nom, originalement interprété par Pink Floyd, que sur Stay in bed and fuck, qui flirtait plutôt avec le blues.
- Écoutez le segment culturel recap du FEQ avec Marianne White, journaliste au Journal de Québec via QUB radio :
Même si le Parc de la Francophonie a connu des foules plus imposantes lors de l’édition 2023 du FEQ, on pouvait sentir que les spectateurs présents n’y étaient pas seulement par curiosité. Les petits comme les plus grands, hommes et femmes, se laissaient bercer par la voix de l’ancien gardien de but des Remparts, surtout sur le morceau I wanna feel love, tiré de son dernier album, Life distorsions.
Mention spéciale à la participation de la chanteuse Kim Richardson, qui est montée sur scène pour les deux derniers morceaux du spectacle de Jonathan Roy. Sa voix, aussi puissante qu’agréable à l’oreille, a mis la cerise sur le gâteau à la chanson Keeping me alive, pour conclure en beauté.

Dominique Fils-Aimé nous amène dans sa bulle musicale
La chanteuse, qui avait fait bonne impression à La Voix en 2015, avait une prestation feutrée à proposer au Parc de la Francophonie. Sur les traces d’une certaine Nina Simone, l’artiste originaire de Montréal a présenté un spectacle empreint de soul et de groove.
Sa voix mélodieuse et sa présence chaleureuse sur scène étaient de toute beauté, en particulier lorsqu’elle a interprété Birds, qui compte plus de 1.6M d’écoutes sur Spotify.
«Il n’y aura pas beaucoup de temps morts entre les chansons, je veux qu’on se crée une bulle musicale à nous», a-t-elle doucement laissé tomber à la foule, en début de spectacle.

La Révélation jazz de Radio-Canada en 2019-2020 a également marché un peu du côté de l’électro, sur Grow mama grow, où son côté dynamique et pétillant a été mis à l’avant-plan.
Dominique Fils-Aimé a annoncé qu’elle serait de retour à Québec en février, afin de présenter son album Our roots run deep, attendu pour l’automne.
La chanteuse de 39 ans était précédée sur scène par Lysandre, qui n’a pas du tout à rougir de sa performance, même si la foule se montrait plutôt timide. Celle qui a déjà signé une collaboration avec Klô Pelgag était émotive derrière son clavier, ce qui rendait sa voix encore plus douce.
