Patinage de vitesse: journée parfaite pour les favoris
Parmi les Canadiens en action à Montréal, Pascal Dion a renoué avec le succès grâce à l’épreuve du 500 m


Richard Boutin
Les six patineurs canadiens ont survolé les qualifications, vendredi, à l’occasion de la première journée des Championnats mondiaux de patinage de vitesse courte piste pour mériter leur laissez-passer en quart de finale dans les trois épreuves individuelles.
Du nombre, Pascal Dion ne ressemblait pas à un athlète qui n’avait pas pris le départ d’un 500 m sur la scène internationale depuis deux ans.
Parti du couloir numéro 4 lors de sa première vague de qualification à l’aréna Maurice-Richard de Montréal, il a bondi au départ pour se hisser au premier rang, en route vers une victoire facile. Il a ajouté un second gain dans la deuxième ronde.
Un adversaire a même demandé à Dion d’où il sortait puisqu’il ne l’avait pas vu de la saison.
« J’adore courir le 500 m, a-t-il affirmé. Je possède un très bon départ. C’est une course pure et plus technique. Je suis habitué de faire des tracés défensifs au 1000 m et 1500 m. J’ai eu besoin d’un petit moment d’adaptation. »
« Rivaliser avec les meilleurs »
L’entraîneur-chef de l’équipe canadienne, Sébastien Cros, n’a pas été surpris de sa prestation au sprint.
« Il possède un bon départ et il rivalisait avec Steven [Dubois] et Jordan [Pierre-Gilles] cette année à l’entraînement, a expliqué Cros. La question était de savoir comment il serait en mesure de réussir l’enchaînement entre le départ explosif et l’atteinte de la vitesse de pointe. Certains restent tendus et ne sont pas en mesure de le faire. Il peut rivaliser avec les meilleurs sur 500 m. »
Lors des sélections canadiennes en août, Dubois et Pierre-Gilles avaient terminé respectivement premier et deuxième sur cette distance, ce qui avait confirmé leur place en Coupe du monde, et Dion avait pris la troisième place. Il s’était concentré sur les épreuves de 1000 et 1500 m.
Retour en force
Au-delà de ses résultats sur 500 m, Dion était heureux de sa performance.
« Ce fut une belle journée et tout a super bien été. On a retrouvé le Pascal de la Coupe du monde. Aux Jeux olympiques, j’ai été victime de malchances et le vent n’allait pas dans ma direction. Si je cours bien, je suis confiant que tout est possible. La porte est ouverte avec l’absence de quelques gros noms. J’aurais préféré que tout le monde soit là, mais c’était la même chose l’an dernier. »
Champion en Coupe du monde au 1000 m, le Montréalais de 27 ans a chuté sans que personne ne le touche, à Pékin, sur sa distance de prédilection, et il a fini 12e.
La présence de près de 1000 élèves dans les gradins a aussi motivé Dion.
« Ça fait du bien de retrouver l’énergie de la foule, a-t-il raconté. Ça faisait tellement longtemps. J’ai ressenti un petit frisson au départ. »
Pierre-Gilles au repêchage
Triple médaillé olympique, Dubois a atteint les quarts de finale dans les trois épreuves sans problème. De son côté, Pierre-Gilles a dû passer par le repêchage sur 1500 et 1000 m.
« Ce fut plus ardu pour Jordan, mais l’essentiel est qu’il soit qualifié, a résumé Cros. Conscient qu’il pouvait être repêché s’il ne terminait pas parmi les deux premiers de sa vague, il a bien géré les risques. »
Cros a aimé ce qu’il a vu de ses ouailles.
« Les patineurs ont réussi de bonnes courses et ils se sont remis dans le bain gentiment, a-t-il imagé. Ils ont passé dans les rondes éliminatoires mais ont aussi réussi une bonne gestion de leur énergie. Ce n’était pas trop demandant. »
L’action reprendra samedi après-midi à compter de 13 h 30 alors que les finales des 1500 et 500 m seront au programme, tout comme la demi-finale des relais.
Alyson Charles chasse la nervosité
À ses premières courses individuelles aux Mondiaux depuis les championnats de 2019, Alyson Charles a connu une bonne journée même si les papillons étaient présents avant de briser la glace.
« Ce matin [vendredi] avant les courses, j’étais nerveuse, a-t-elle raconté. Ça faisait longtemps que je n’avais pas couru aux Mondiaux et longtemps aussi que je n’avais pas fait un 1500 m. Une fois partie, le stress est parti et les automatismes ont embarqué. »
La patineuse de 23 ans a retenu une leçon de sa participation aux Championnats du monde de 2019 à sa première année senior.
« Je pensais que ça allait être la même chose qu’en Coupe du monde, mais ce n’était pas le cas. Après une première course difficile, j’avais aussi eu des ennuis à ma deuxième parce que je n’avais pas été en mesure d’oublier mon 1500 m. J’ai appris à tourner à la page. Je me suis pratiquée à Pékin quand je suis tombée à ma première course pour rebondir au relais. »
Vers une finale A
Charles a de grands objectifs pour son épreuve de prédilection.
« J’aimerais vraiment faire une finale A au 500 m, a-t-elle mentionné. Il faudra que je me concentre à chaque ronde et que je m’assure de bien récupérer. Je pourrais faire cinq courses demain [aujourd’hui]. C’est beaucoup, mais tout le monde est dans le même bateau. »
La Montréalaise a eu le bonheur de patiner devant des élèves de son ancienne école primaire.
« Ça fait un petit velours d’avoir patiné devant des jeunes de l’école Montcalm. Je ne sais pas si les étudiants le savaient que je suis une ancienne, mais c’est certain que je vais aller les voir pendant la saison morte. »
Lourde chute pour Mascitto
Qualifiée sur 1500 m, Cynthia Mascitto occupait le deuxième rang sur 500 m quand une violente chute l’a projetée dans les matelas sans que personne ne la touche. La Lavalloise qui porte les couleurs de l’Italie depuis 2016 s’en est tirée avec une bonne contusion. Cette mésaventure lui a rappelé de mauvais souvenirs.
« J’avais eu un bon départ, mais j’ai été malchanceuse en tombant sans que personne ne me touche. J’étais aussi tombée en demi-finale du relais aux Jeux olympiques [de Pékin]. C’était une grosse déception parce qu’on avait l’équipe pour remporter une médaille. »
La dernière semaine n’a pas été facile pour Mascitto qui ne savait pas si elle allait participer aux épreuves individuelles ou seulement au relais.
« C’est une déception de la façon dont ça s’est passé, mais j’étais contente de patiner. J’attendais le choix des entraîneurs. »