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L'article provient de TVA Nouvelles

Journée internationale des droits des femmes: l’équité, c’est notre devoir à tous

Farah Alibay
Farah Alibay Photo Rachel Porter
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Dre Farah Alibay, ingénieure en aérospatial

2023-03-08T11:00:00Z
2023-03-08T14:44:36Z
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«Éduquez vos femmes et vous éduquerez la société.» Ces paroles avant-gardistes viennent de mon arrière-grand-père maternel et font partie intégrante de mes valeurs familiales. 

Chez nous, l’éducation a toujours été une priorité et fait partie de l’héritage transmis de génération en génération. J’ai aussi eu la chance de grandir dans un cocon familial où les stéréotypes liés au genre n’existaient pas. Jeune, je pouvais rêver aux étoiles sans m’inquiéter des attentes sociétales. Je réaliserai plus tard que cette mentalité était un cadeau et un privilège qui ne fait pas partie de l’expérience de vie de la plupart des jeunes femmes.

Remise en question

En grandissant, le discours des personnes à l’extérieur de ma bulle familiale a commencé à se faufiler dans mes plans de carrière: «Est-ce que tu veux vraiment aller vers ce domaine? C’est dominé par les hommes, est-ce que tu y trouveras vraiment ta place?» «Tu devrais considérer un métier qui te permettra d’avoir une famille.» «Ce n’est pas un métier pour une femme. Tu es bonne à l’école; pourquoi ne pas aller vers un environnement plus adapté pour les femmes?»

Je remettais mon enfance en question – pour quelles raisons la paire de chromosomes avec laquelle je suis née ferait une différence dans ma capacité à poursuivre un métier et à m’y épanouir?

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  • Écoutez aussi l'entrevue de Farah Alibay au balado de Sophie Durocher via QUB radio : 

Une fois rendue à l’université, j’ai commencé moi-même à douter de mes choix. J’étais entourée de personnes qui ne me ressemblaient pas, qui semblaient toutes avoir des connexions dans le métier et de la facilité à s’intégrer. De mon côté, je vivais échec après échec et commençais à me demander si, en effet, il n’y avait pas de place pour des personnes comme moi dans ce domaine. Mes rêves m’ont permis de persévérer malgré les embûches.

Malheureusement, au cours de ma carrière, j’ai vu et continue de voir mes collègues féminines et non binaires quitter le domaine. Ces voix, qu’on a toutes entendues en grandissant, s’amplifient dans des domaines qui ne nous accueillent pas toujours à bras ouverts.

Défi

Malgré des difficultés, on ne peut pas s’apitoyer sur notre sort. Le monde de demain est rempli de défis: notre planète est pleine à craquer, elle se réchauffe, les désastres naturels s’empilent. On ne peut pas se passer de la moitié de notre population: chaque personne de la génération de demain doit avoir l’opportunité de continuer dans son champ d’intérêt, d’y être accueillie et de s’y épanouir si on veut avoir une chance de maintenir notre qualité de vie sur Terre.

En cette Journée internationale des droits des femmes, je vous lance donc à tous et toutes un défi: prenez le temps d’évaluer vos propres préjugés. Comment pouvez-vous, dans votre propre sphère d’influence, aider quelqu’un d’autre, jeune ou moins jeune, à bâtir sa confiance, à se sentir accepté dans son domaine?

On pense souvent que ces disparités entre les genres peuvent seulement être résolues par de grands changements sociétaux. Mon message est que nous pouvons tous y contribuer. Si ces commentaires qui nous font douter de nos choix de carrière et ces stéréotypes liés au genre n’avaient pas existé dans l’enfance des femmes de ma génération, combien d’entre elles seraient maintenant mes collègues?

Dre Farah Alibay, ingénieure en aérospatial

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