[EN IMAGES] Journée chargée dans les rues de Montréal: une manif sous haute tension vire en affrontement avec la police
La police a procédé à des arrestations musclées jeudi soir

Laurent Lavoie
Une journée chargée dans les rues de Montréal s’est conclue par une manifestation sous haute tension avec la police dans l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve.
«À pied, à cheval ou en hélicoptère, un bon flic est au cimetière!»
Voilà l’un des nombreux slogans entonnés par un contingent de plusieurs dizaines de personnes, réunies dans un parc près du métro Préfontaine, en début de soirée.

La marche n’avait même pas débuté que, déjà, des escarmouches avec les policiers éclataient.
Selon une publication du groupe «Convergence des luttes anticapitalistes», on contestait tant les ravages du capitalisme que les «forces fascistes» en politique.
«Si on regarde le coût des loyers des logements, c’est la base des besoins du monde, et on a laissé ça à une économie de marché», a mentionné de son côté le Montréalais Francesco Neri.

Plusieurs arrestations
La foule, bruyante, a plus tard pris d’assaut la rue Ontario. Elle a subitement été dispersée quand des policiers ont procédé à des arrestations, sous les yeux du Journal.
Des objets et des pièces pyrotechniques ont été lancés à l’endroit des agents. Un d’eux a été blessé, selon les autorités.
Les contrevenants font face à diverses accusations d’entrave, d’agression armée et de menaces, notamment.

Cette manif suivait une marche organisée dans le même secteur pour la Journée internationale des travailleuses et des travailleurs.
Dans l’ouest de l’île, une autre manifestation a célébré la fête de l’indépendance de l’État d’Israël tandis que des contre-protestataires affichaient leur appui à la cause palestinienne.
À l’est, une quarantaine de travailleurs affiliés à une centrale syndicale ont vandalisé le bureau de circonscription de la ministre Chantal Rouleau.
• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Benoit Dutrizac, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Réalité complexe
«Le but de notre travail est d’intervenir auprès de ces gens-là. Cependant, la réalité, des fois, c’est beaucoup plus difficile», a mentionné au Journal Sébastien Chartier, inspecteur à la Division des opérations spécialisées et tactiques de la police de Montréal.
Le travail de ses effectifs avait fait les manchettes en novembre dernier, après que des casseurs militant contre l’OTAN eurent semé le chaos dans le centre-ville.

Selon Sébastien Chartier, les policiers doivent s’assurer de ne pas mettre en péril les autres manifestants ainsi que leurs collègues.
«Est-ce que j’ai la preuve nécessaire pour arrêter [le suspect]? Est-ce que je vais empirer une situation avec la foule avec l’impact que ça va avoir? Ce sont ces éléments-là qu’on doit évaluer», a résumé M. Chartier.
Montée en flèche
Par ailleurs, le nombre de déploiements du SPVM pour des «services d’ordre», soit pour des événements publics en tout genre, dont des manifestations, a grimpé de 73% en trois ans.

On en a recensé 1968 en 2022, comparativement à 3418 en 2024. Cette période a été marquée par des rassemblements en lien avec la guerre entre la Palestine et Israël.
«Oui c’est un enjeu de toujours avoir le bon nombre de gens au bon endroit, c’est clair, mais on est capable de bien répondre à tous les événements», a fait valoir Sébastien Chartier.
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