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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Jour du Souvenir: une ex-militaire ira déposer une couronne pour la première fois

Chaque année, ce devoir de mémoire du 11 novembre est extrêmement important pour l’ensemble des vétérans

DIDIER DEBUSSCHERE/JOURNAL DE QUEBEC
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Photo portrait de Jean-François Racine

Jean-François Racine

2024-11-11T05:00:00Z
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Après une carrière militaire de 33 ans, une retraitée des Forces armées canadiennes (FAC) ira, avec beaucoup d’émotions, déposer pour la première fois une couronne à la cérémonie du jour du Souvenir, le 11 novembre.

Chaque année, ce devoir de mémoire est extrêmement important pour l’ensemble des vétérans.

«Pour la première fois, je vais être capable. Il y avait plusieurs étapes à franchir. Digérer ma retraite, mon dernier jour du Souvenir en uniforme, mon premier jour du Souvenir en civil. Je me sens prête», explique Julie Grandmaison.

L’ex-adjudant de 51 ans a l’impression de vivre un deuil et de perdre une famille. Enrôlée à 17 ans, ce n’est pas seulement un chapitre qui se tourne, mais une vie entière à réapprivoiser. Impossible de redevenir l’adolescente qu’elle était à l’époque.

Perdre une famille

«C’est une excellente carrière, mais c’est vraiment un deuil. C’est comme perdre une famille. Avant l’armée, c’était quoi ma vie? Je ne le sais pas. Je suis en processus de devenir la nouvelle version 2.0 de moi-même!», ajoute celle qui est présidente du conseil d’administration du Centre de ressources pour les familles militaires Valcartier.

DIDIER DEBUSSCHERE/JOURNAL DE QUEBEC
DIDIER DEBUSSCHERE/JOURNAL DE QUEBEC

Dès sa jeune vingtaine, Julie a vécu trois missions et plusieurs mutations partout au pays. La Croatie et Bosnie deux fois, mais pas l’Afghanistan par décision familiale, le père de son fils étant aussi militaire.

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«C’est difficile de revenir de mission, de rattraper la roue qui tourne. J’ai perdu des amis en mission et par suicide. C’est à eux que je vais penser. Certains ne reviennent pas, mais d’autres ne reviennent pas psychologiquement. Pour ma part, c’est un éternel combat. Je suis toujours suivi mais ça va bien. Je peux dire que c’est le sprint final.»

Si le niveau de reconnaissance des gens a progressé, un simple merci n’est pas automatique encore. Les militaires traînent un bagage de traumatismes pour le reste de leur vie et la valise est souvent très lourde.

Photo fournie par Julie Grandmaison / FAC
Photo fournie par Julie Grandmaison / FAC
Changer la culture

«On est tous affectés. C’est le seul lien qui nous ramène ensemble. Nous allons tous ou presque au jour du Souvenir. La vie est belle et ça ne doit pas s’arrêter là», précise-t-elle avec un élan d’optimisme.

Julie Grandmaison est particulièrement touchée par le rôle des femmes dans les Forces. Dès son arrivée, les années 90 ont marqué un changement majeur pour le recrutement et l’intégration des femmes dans l’infanterie et ailleurs. L’accès à tous les postes militaires a été ouvert aux femmes en 1989, à l’exception du service à bord de sous-marins.

En 2024, Le premier ministre Justin Trudeau a annoncé la nomination de la lieutenante‐générale Jennie Carignan au poste de cheffe d’état‐major de la Défense. La lieutenante‐générale Carignan est la première femme de l’histoire du pays à diriger les FAC. La cheffe d’état-major a du pain sur la planche, notamment en ce qui a trait à la transformation de la culture au sein du personnel.

«C’est le temps que la culture change. Ça aurait dû être fait avant. Faut arrêter de vivre dans un monde de licornes.

«La machine est grosse à changer et ça va prendre une génération», croit-elle.

Bien au fait des affres de la guerre, Julie héberge depuis quelques mois un jeune hockeyeur ukrainien de 13 ans. «Je redonne.»

Deux principales cérémonies du jour du Souvenir, le 11 novembre, dans la région de Québec

  • Haute-Ville de Québec
    Cénotaphe de la Croix du Sacrifice
    Début de la cérémonie à 10 h 45
  • Base militaire de Valcartier
    Cénotaphe de la Base Valcartier
    Début de la cérémonie à 10 h 45

*Les deux cérémonies comprendront un hommage du haut des airs par le survol d’un hélicoptère militaire à basse altitude aux alentours de 11 h.

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