Jour de référendum dans le Maine pour Hydro-Québec
Olivier Bourque
Plusieurs regards seront tournés aujourd’hui vers l’État du Maine, où les citoyens doivent se prononcer sur un projet majeur d’Hydro-Québec, qui tente d’exporter son électricité vers le Massachusetts.
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L’opération n’est pas sans risque pour la société d’État, qui mise beaucoup sur cette ligne de 9,45 térawattheures qui lui permettrait de toucher 10 milliards $ sur 20 ans avec une mise en service en 2023.
On demandera donc aux résidants s’ils veulent interdire la construction de lignes à haute tension comme souhaite le faire Hydro-Québec.
Issue incertaine
À quelques heures du vote, l’issue demeure incertaine et la société d’État pourrait devoir abandonner son projet phare.
« Tous nos efforts sont déployés pour faire sortir le vote. Pour ce qui est de l’issue de la consultation, on va attendre d’en prendre connaissance, mais selon notre lecture, c’est serré », a affirmé la porte-parole de la société d’État Lynn St-Laurent, lors d’une entrevue avec Le Journal.
D’un côté, les opposants croient que le Maine servira uniquement de voie de passage pour la ligne d’interconnexion de 233 kilomètres.
Ils regroupent des élus, mais aussi des environnementalistes et des concurrents d’Hydro-Québec, des centrales au gaz qui veulent bloquer la société d’État. Au total, les opposants ont mis plus de 25 millions $ dans une campagne publicitaire.
Une campagne sale ?
Plusieurs fois, la patronne d’Hydro-Québec, Sophie Brochu, a pointé l’industrie pétrolière et gazière qui, selon elle, a joué « sale » et mené une campagne de désinformation.
« On a dit notamment que la ligne allait brancher directement le Massachusetts. Or, on a omis de dire que la ligne va alimenter l’entièreté de la région », a souligné Mme St-Laurent.
Pour construire sa ligne, Hydro devra couper 1000 acres, ce qui a aussi révulsé les opposants. Hydro rappelle toutefois que l’industrie forestière coupe annuellement 400 000 acres.
De l’autre côté, Hydro-Québec et ses partenaires ont dépensé plus de 67 millions $ dans la campagne publicitaire (20 millions $ seulement pour la société d’État).
Le projet bénéficie aussi de l’appui de certains ténors de l’administration Biden, notamment la secrétaire à l’Énergie, Jennifer Granholm.